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L'Acadie et la France |
VIENS VOIR L' ACADIE
Colonie française pendant un peu plus d'un siècle, jusqu'en 1713, l'Acadie n'a, depuis cette date, qu'une existence virtuelle. Les frontières qu'on lui prête ont été fluctuantes et n'ont jamais eu d'existence officielle. Elles correspondent à celles des provinces de la Nouvelle-Ecosse, du Nouveau-Brunswick, à la partie sud de la Gaspésie, l'Ile de la Madeleine, Saint Pierre et Miquelon, la région de Saint John's à Terre-Neuve, et à la côte de l'état du Maine aux Etats-Unis. L'Acadie désigne aujourd'hui le territoire où habitent les francophones des provinces maritimes de l'Atlantique du Canada.
Les Acadiens ont su conserver la culture et les traditions de leurs ancêtres déportés par les Anglais en 1755. Le français qu'ils emploient est une variante du patois poitevin. Le Tintamarre, fêté fièrement chaque année le 15 aout à Caraquet, permet de se remémorer l'année 1755 et le Grand Dérangement. Bien que repliés sur eux-mêmes jusqu'à la fin du XIXe, les Acadiens n'ont pas subi les affres de l'acculturation vécue par d'autres peuples nord-américains. Cette identité forte, assumée par tous les Acadiens, explique la vitalité culturelle qui anime l'Acadie. Les nombreux groupes musicaux, poètes, peintres et photographes que l'on peut croiser sur tout le territoire permettent de découvrir un étonnant folklore entre histoire et légendes.
Les paysages façonnés par la mer sont d'une beauté unique et remarquable. Au millier de kilomètres de côtes qui offrent des plages de sable magnifiques suivent d'interminables étendues sauvages, souvent montagneuses, et de pittoresques scènes agricoles. L'Acadie a su préserver son environnement et héberge de nombreuses espèces animales : des oiseaux marins, des phoques et les vigoureux ours bruns.
Voyager en Acadie, c'est découvrir une facette étonnante de l'Amérique du Nord, une région qui vit pleinement sa culture et une géographie sculptée par l'océan Atlantique.
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Maintenant nous avons la certitude que l'histoire de l'Acadie a commencé à Loudun.
Vingt familles sont bien parties en 1632 de ce petit coin de terre perdue du Haut-Poitou pour fonder une colonie agricole en Nouvelle France, des départs financés entre autres par Richelieu et un siècle et demi après de nombreuses péripéties, ils reviennent à Archigny, village du Haut-Poitou, mais n'arrivant pas à s'intégrer, ils sont repartis en Louisiane.
Au coeur du village de La Chaussée entre Loudun et Moncontour, on trouve la Maison de l'Acadie : c'est à la fois un musée, une bibliothèque et un lieu de rencontres. Le drapeau acadien flotte devant la façade ! Un drapeau français flanqué d'une étoile jaune, qui interpelle nombre de visiteurs et suscite commentaires et questions. Il a été choisi pour représenter l'Acadie en 1884 à la convention de Memramcook lorsque celle-ci a commencé à avoir une petite identité politique, C'est leur symbole le plus précieux.
1632 : c'est à cette date que fut célébrée la messe en l'église de La Chaussée pour le départ des premiers colons vers la Nouvelle Écosse : 40 familles ont suivi Isaac de Razilly, cousin de Richelieu et la moitié d'entre eux venait du canton de Loudun, précisemment des villages de la Chaussée, Aulnay et Angliers, menés par Charles de Menou d'Aulnay.
L'association «La Maison de l'Acadie» a pour vocation d'administrer la Maison de l'Acadie, mais aussi de promouvoir l'histoire de l'Acadie, de développer des échanges culturels avec le Canada et de poursuivre les recherches généalogiques sur les familles acadiennes originaires du Loudunais. Elle organise, en France et en Amérique du Nord, d'impressionnants spectacles «son et lumière» sur les thèmes de la migration des Poitevins vers la Nouvelle France, et sur la déportation des Acadiens.
Situé au coeur du berceau de l'Acadie, le château de la Bonnetière connut son apogée au XVIIè siècle, lorsque Richelieu décida de coloniser les terres incultes de la Nouvelle France. Il possède un très beau pigeonnier octogonal du XIVè siècle. Cette belle demeure fut la propriété de Vincent de Vaucelles et de Françoise de Sazilly. En 1629, leurs enfants jumeaux Charles et Martine eurent comme parrains Charles de Menou d'Aulnay et Martin Le Godelier, leurs proches voisins. En face se situe la demeure de Martin Le Godelier (XVe) parti en Acadie en 1642.
Admis dans l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, il fait ses caravanes pour se former à la mer et devenir chevalier en 1605. Isaac de Razilly reçu en charge la commanderie de l'Île-Bouchard (Indre et Loire) en 1621 et sera alors connu sous le nom de "commandeur de Razilly". Il passe à la marine royale française dans laquelle il servit brillamment, et fut nommé en 1623, chef d'escadre de Bretagne, par le cardinal de Richelieu, son voisin et cousin de Touraine. En 1632, à la demande de Richelieu, il s'impliqua dans la colonisation de l'Acadie. Il embarqua avec lui des agriculteurs et des artisans des villages d'Aulnay, Martaizé, La Chaussée, qu'il avait jugé motivés et capables et il prit possession de Port-Royal et en fit le centre d'une colonie française. Avec des amis négociants, Isaac de Razilly et son frère Claude de Launay-Razilly, qui en sera administrateur, ils établirent la Compagnie Razilly-Cordonnier. Un de ses lieutenants et cousin, Charles de Menou d'Aulnay de Charnizay, joua un rôle décisif dans le maintien d'un flot régulier de navires entre la colonie et la France. Razilly s'empara aussi du fort anglais de Pentagouët pour assurer aux Français d'être les seuls européens implantés en Acadie. À sa mort, en 1636, son frère Claude de Launay-Razilly, devient naturellement gouverneur de l'Acadie, mais restant en France, il délègue à son cousin Charles de Menou d'Aulnay, qui devient gouverneur en titre en 1638. |
Menou d'Aulnay était un des lieutenants de Isaac de Razilly, empruntant des fonds, louant des bateaux et recrutant des hommes pour les traversées régulières de l'Atlantique pour la Compagnie de la Nouvelle-France et une compagnie privée, la compagnie Razilly-Condonnier. Isaac de Razilly mourut en 1636 et son frère, Claude de Launay-Razilly, fut chargé d'administrer l'Acadie en tant que gouverneur. Claude de Razilly, retenu par ses affaires en France, ne vint pas en Acadie mais nomma Charles de Menou d'Aulnay de Charnizay en tant que lieutenant pour gouverner en son nom et gérer la compagnie en Acadie tandis qu'il gérait les opérations en France. Ce n'est qu'en 1638, que Menou d'Aulnay recevra par lettre royale sa nomination comme gouverneur de l'Acadie. Grâce à sa victoire militaire décisive par la capture du fort La Tour sur le fleuve Saint-Jean, en 1645, Charles de Menou fut nommé en 1647 gouverneur de toute la région. Par son engagement envers la colonisation, il laissa une colonie prospère à sa mort. La principale réalisation de Charles de Menou d'Aulnay aura été l'établissement du peuple acadien à l'habitation de Port-Royal. Il est un des pionniers de la colonisation européenne en Amérique du Nord. Après le décès accidentel de Charles de Menou en 1650, l'Acadie s'enlise à nouveau dans des conflits internes. |
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Il est impossible ici de mentionner précisément tous les endroits vers lesquels les Acadiens ont été déportés ou ont dû s'enfuir au cours de ces années. De nombreux Acadiens ont dû reprendre la route à plusieurs reprises, passant par les colonies anglo-américaines ou l'Angleterre pour aboutir en Louisiane, au Québec, en France (Belle-Île-en-Mer, Archigny, Nantes), dans les Antilles (Martinique, Saint-Domingue, Haïti) en Guyane française ou aux îles Malouines. La plupart des Acadiens furent déportés dans les Treize Colonies nord-américaines, mais ceux envoyés en Virginie furent rejetés par cette colonie et furent envoyés en Grande-Bretagne. De là, ils gagnèrent la France en 1763, à la signature du traité de paix entre la France et l'Angleterre, mettant fin à la Guerre de Sept Ans. D'autres Acadiens, déportés de Louisbourg et de l'Île Saint-Jean (actuelle Île-du-Prince-Édouard), furent déportés directement en France à partir de 1758. Environ la moitié des Acadiens déportés en France décidèrent en 1785 de repartir en Louisiane, où ils rejoignirent plusieurs milliers de leurs compatriotes ayant déjà exfiltré des Treize Colonies. Ils sont à l'origine de la communauté cadienne, dont le nom dérive d'Acadiens. D'autres Acadiens réussirent à rentrer dans ce qui était désormais le Nouveau-Brunswick, d'autres s'installèrent à Saint-Pierre-et-Miquelon, seule colonie française restant en Amérique du Nord.
Quant à la Louisiane, née de la découverte du Mississippi par Robert Cavelier de la Salle, il avait fallu un second découvreur, un grand marin : d'Iberville, Québécois de naissance et Acadiens de cour pour que l'on crut enfin à la réalité de ce domaine immense. Des Acadiens réfugiés venant de différents états d'Amérique décidèrent de se rendre en Louisiane où ils trouvaient auprès des premiers arrivés meilleur climat et accueil. La Louisiane devint alors une nouvelle Acadie. Les malheureux croyaient avoir trouvé refuge en terre française. Ils ne savaient pas que secrètement la France avait, en 1762, cédé la Louisiane à l'Espagne en dédommagement des frais de guerre. Louis 15 atteste 7 que le roi d'Espagne garantie aux français d'origine les droits civils et religieux et les titres de propriétés dont ils jouissaient. A ce moment tout se vivifiait en Louisiane. Les Acadiens y affluaient de partout jusqu'au jour où cette cession de la Louisiane à l'Espagne fut connue et qui vit l'interruption de cette migration. Mais elle a repris très vite à partir de 1769. C'est au début de 1765 que Joseph Broussaud, le célèbre Beausoleil et son frère arrivèrent dans la région des Attakapas, région où l'élevage des bestiaux connut un développement exceptionnel qui nous vaut de connaître les Cadiens et finalement les Cajuns, implantés la jusqu'en 1888 au moins.
Toi qui reçus la vie |