~ La Corrèze d'hier à aujourd'hui ~ |
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Ecologie, urbanisme futuriste, climat et quelques photos insolites |
L'arme nucléaire et la première bombe anatomique |
La navrante ascension de l'intégrisme religieux ou ceux qui ont joué avec le feu |
Le conflit Israélo-Palestinien articles de presse |
Israël, une histoire d'eau de pétrole et de gaz |
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Et des histoires de Trolls, d'Elfes et de coloquintes sur les pages Islande, Norvège, et Lybie. |
Un irlandais débarque en France et implante à Brive une des plus grandes manufactures textiles du milieu du 18ème siècle. Il quittait la plus occidentale des iles britanniques pour échapper aux persécutions infligées aux catholiques irlandais par le roi d'Angleterre, protestant, qui était seigneur de l'Irlande depuis la fin du 12ème siècle, et qui se proclama roi de l'île en 1541. Victimes de spoliation de terres redistribuées à des Anglais, ces irlandais se révoltèrent sans succès. On était en pleine expansion de la réforme depuis Luther au début du 16ème siècle, et l'anglicanisme, dérivé du protestantisme devint l'église officielle d'Angleterre. Les irlandais restaient profondément catholique autant par conviction que par opposition à l'occupant, mais l'Angleterre s'imposa et l'Irlande fut reléguée au rang de colonie. C'est en France, pays catholique que nombre d'irlandais persécutés trouvèrent refuge.
Parmi eux Thomas O'Cleer, né en novembre 1733 à Dublin. Après ses études primaires dans sa ville natale il avait rejoint Londres où il fit des études techniques dans le textile. Contremaître à la manufacture royale de Bourges dirigé par un certain John Holker, marié à une française le trois juin 1760, Thomas voulait créer sa propre affaire. Dans ce but, le 17 avril 1764, il écrivit à Turgot, qui était l'équivalent du ministre des finances d'aujourd'hui, avec l'appui de John Holker. Turgot, d'accord sur l'idée, décida que ce nouvel établissement devait se situé sur les bords de la rivière Corrèze, à Tulle ou à Brive car les étoffes pourraient être transportées sur la rivière Vézère puis Dordogne jusqu'à Bordeaux. Thomas qui avait francisé son nom en Le Clere choisit Brive et demanda le titre de manufacture royale. Le 3 juin 1764 le roi Louis XV autorisait Le Clere à établir à Brive une manufacture royale devant fabriquer des toiles et tissus à la mode anglaise en soie, coton et laine. Pour Turgot et Le Clere, l'usage de faire travailler des femmes sur les métiers est très bon à introduire. C'est cet usage qui met les Suisses en état de vendre leurs étoffes bon marché. Autre argument de choc : Les femmes et les jeunes filles seraient livrées à l'oisiveté et à tous les vices qui l'accompagnent !!! La nouvelle entreprise recevait des aides à condition d'augmenter le nombre de métiers. Mais Le Clere ne fait pas l'unanimité dans la cité car il prive les employeurs locaux de main d'oeuvre.
Voici un petit florilège de réflexions des gaillards de l'époque :
Ce que je ne tolère pas, c'est que mes quatre employés se soient enfuis pour aller à l'usine. Les ouvriers qui entrent à son service ont six ans de pain blanc assuré.. C'est la ruée vers l'or. Morbleu, voilà que notre servante fait des siennes et fait engager son fainéant de mari chez Le Clere. La faillite est proche, je n'ai pas vendu un ruban depuis quinze jours puisque je n'ai plus de personnel, c'en est fini de mon commerce, chenapan d'irlandais.. Autre sons de cloche : Les regards mondains sont fixés sur nous briviste.. Nous nageons dans la mousseline et la favorite va certainement en envelopper le royaume.. Sans oublier sa majesté qui est très satisfaite du travail de Le Clere. Il faut dire que, en mai 1765, soit un an après sa création, la manufacture comptait deux cent cinquante ouvriers et Brive cinq mille habitants.La façade du bâtiment où était implantée la manufacture est toujours debout du 15 au 21 boulevard Anatole France. On aperçoit encore les frises à denticules sous la toiture et la date 1764 en chiffres romains. Le canal aménagé derrière fournissait la force motrice. Il servira plus tard à alimenter la ville grâce au château d'eau en forme de phare où se trouve actuellement l'office de tourisme. Il passait à deux pas du Marché de Brive la Gaillarde - merci Brassens mon poète préféré- et sera comblé au début des années 1970. Dans les environs des fileuses travaillaient pour la manufacture avec des rouets distribués sur ordre de Turgot. Le Clere sollicitait également les familles possédant un métier à tisser. Le manufacturier s'impliqua aussi dans l'élevage du vers à soie, le quartier des Marézies, actuellement rue Fernand Delmas et rue Romain Roland, était couvert de muriers. En 1763 Brive avait fourni quinze quintaux de cocons. L'arrêt royal de 1764 autorisait les sieurs Le Clere et Cie à faire fabriquer différentes sorte d'étoffes toutes de soie laine ou coton ou de ces trois matières combinées entre elles et avec le fil de chanvre, de différents dessins et de différentes longueurs, largeurs, qualités et aunages, ainsi que des mouchoirs façon d'Angleterre. Sous le terme mouchoirs façon d'Angleterre se cachaient des foulards alors très en vogue. La stratégie de l'entreprise était de copier l'Angleterre dont les produits textiles plaisaient et dont le savoir-faire technique était en avance et de la priver de son avantage. En 1768, deux cent huit ouvriers travaillaient à la manu, en 1770, cent soixante-quatre et trois cent si l'on compte les sous-traitants. La manu réunissait tous les stades de la production, filature, tissage, teinture, impression et apprêt. Son port d'attache se trouvait dans la partie nord de Brive entre les remparts qui furent démolis à cette époque et la rivière Corrèze. Thomas Le Clere y avait acheté plusieurs bâtiments et terrains, notamment l'île de la Guierle et des moulins. Son fils ainé Charles né le 29 mars 1762 commence son activité dans l'entreprise familiale en 1887. Il s'est marié le 4 avril 1785 avec la fille ainée du patron de la manufacture royale de porcelaine de Limoges fondée en 1771. Le 5 décembre 1786 les privilèges de la manufacture royale de Brive était renouvelé à l'exception d'un seul, l'octroi de primes à la production. Il y avait toujours un marché pour la manu, la bourgeoisie en pleine ascension, mais l'arrêt des primes de production a convaincu les Le Clere d'orienter leurs efforts en d'autres direction. La manu sera dissoute en 1788 après l'encaissement des dernières subventions. Cependant l'activité continua encore quelques temps. Mais la royauté allait connaitre des soucis. La manu devient bien national en 1791 et ferme définitivement en 1793 après l'exécution de Louis XVI et l'avènement de la république.
Thomas et Charles allaient se consacrer à la filature du coton avec de nouvelles machines, les Billys et Jennys, merveilles de technologie venant d'Angleterre. Finis les étoffes, Brive devenait la première filature en France pour la technicité et la qualité de sa production, toujours installé dans le même quartier.
Le 14 juillet 1789 marquait la fin d'un monde, le 22 septembre 1792 premier jour de l'an I de la république, le début d'un nouveau. La manu avait sombrée avec la royauté, la filature allait prospérer longtemps malgré les turbulences de l'histoire de notre pays.
Prudemment, Charles resta sur la réserve au sujet des évènements politiques, il s'intégra dans la vie publique locale et obtint le soutien des instances gouvernementales. Les retournements de situation politique obligeaient les citoyens à de délicates circonvolutions ce qui n'empêchera pas Charles de se voir délivrer un certificat de bon républicain dument estampillé. En 1810 la filature produisit quinze tonnes de coton filé avec un effectif de 125 ouvriers, en 1816 ce fut tente tonnes avec 204 ouvriers. En 1818 elle fut transplantée à Malemort petit bourg contigu à Brive suite à des ruptures de digue. À partir de 1828, Charles transmis les rênes de l'entreprise à ses deux fils ainés, soit la troisième génération de Le Clere. En 1834 il y avait 72 ouvriers à Malemort et 44 à Brive. La mécanisation entrainait déjà baisse des effectifs et augmentation de la production. Puis la filature périclita, en 1858 l'usine de Malemort fut vendue et la filature disparut en 1860, laissant Brive vide de tout établissement d'importance.
Cependant les Le Clere continuèrent à s'activer dans le pays de Brive notamment Thomas. Il développa le faubourg Le Clere dans le quartier de l'ancienne manu. Il était membre de nombreuses instances et usait de son influence en de nombreux domaines. Par exemple il obtint une subvention pour la réalisation de la route allant de Brive à Vayrac via Turenne où le train faisait son arrivée. Il était très sollicité car très compétant sur les questions de développement agricole. À Lignérac, Turenne, Brive, il élevait des bêtes et cultivait des céréales. Les Le Clere investissaient tous azimut par exemple dans les ardoisières de Travassac dont l'extraction commença en 1846. La quatrième génération fut nombreuse. L'immense patrimoine accumulé sera disséminé au gré des successions, des ventes, en même temps que la famille continu de s'éparpiller dans l'hexagone. À Brive, sur un terrain leur appartenant, a été construit le Stade Le Clere mis à la disposition jusqu'en 1995, des footballeurs de l'Etoile Sportive Briviste qui brille plus ou moins, mais toujours à l'ombre du rugby, le sport roi à Brive. Quant à la cité gaillarde elle connaitra une industrie de la confection où travaillait plusieurs centaines de femmes jusqu'aux débuts des années 1970.
Aujourd'hui les Le Clere sont établis à Paysac, 2500 habitants en 1880, dans le département de la Dordogne à une quanrantaine de kilomètres au nord-ouest de Brive. Les Le Clere furent maire de Paysac de 1871 à 1875 puis de 1899 à 1907, puis de 1919 à 1944. Bien que maintenu en poste pendant la Seconde Guerre mondiale, ils apportèrent aide et soutien à la résistance. À nouveau maire de 1983 à 1990, et de 2001 à 2008.Très peu de briviste connaisse l'histoire de la manufacture royale, et celle des Le Clere, j'en ai moi-même pris connaissance lors des journées du patrimoine de 2012 grâce à une conférence de monsieur Daniel Beylie et à un livre écrit par monsieur Pierre-Yves Roubert. Les lignes ci-dessus en sont l'émanation
1860 est donc une année charnière pour Brive qui voyait la disparition de la filature. Fort opportunément le chemin de fer, dont l'histoire en France débute au début du XIXe siècle, prit le relais dans une ville qui comptait désormais 10 000 habitants. Le chemin de fer reliant Bordeaux à Périgueux venait d'être prolongé jusqu'à Brive. La première locomotive y arrive le 17 septembre 1860 après 9 heures de voyage et 9 stations pour faire 72 km. C'est monseigneur Berthaud, évêque de Tulle qui est chargé de l'inauguration solennelle qui aura lieu le 30 septembre.
Voici quelques morceaux choisi du discours épiscopal :
Il y a donc dans tout oeuvre de l'homme quelque chose de divin, tout en qualifiant ces trains de bêtes de fer aux narines immobiles, et c'est pourquoi l'Eglise apporte sa bénédiction. C'est l'oeuvre de Dieu autant que celle de l'homme qu'elle vient reconnaître et consacrer. Et de conclure sur les débuts de l'exode rural : Nous n'avons aucun dessein d'infliger blâme à qui que ce soit, mais que l'on me permette de dire notre pensée toute entière : nous sommes fâchés que les populations paisibles de nos villages aient été conviées à ce spectacle. La grande plaie et le grand danger du temps, c'est que nul ne veut se contenter des habitudes frugales et modestes de la campagne. Tout le monde veut les jouissances frelatées et tumultueuses de la ville. Les campagnes se dépeuplent et les villes regorgent. Ah, n'arrachons pas aux champs les nourriciers du monde.
Après Bordeaux le rail a tissé ses lignes en étoile pour rallier Brive à Paris, Toulouse, Capdenac, St-Denis-près-Martel, Tulle, Aurillac, Clermont-Ferrand, St-Yrieix, Limoges. C'est en 1875 que les trains empruntèrent l'itinéraire Limoges-Brive par Nexon et en 1893 que la ligne actuelle Limoges - Brive par Uzerche fût mise en service. Initiée par la Compagnie du Grand Central, elle sera terminée par la compagnie du Paris Orléans.
Il y avait six grandes compagnies (Compagnie de Paris-Lyon-Méditerranée, Compagnie du Paris Orléans, Compagnie du Midi, Compagnie du Nord, Compagnie de l'Est, Compagnie de l'Ouest. Les rapports entre l'État et les compagnies sont complexes. L'État offre la concession, il impose les parcours et les conditions d'établissement. Le 1er janvier 1938, entre en vigueur la convention du 31 août 1937, négociée par le ministre corrézien Henri Queuille, créant la SNCF, avec le statut d'une société d'économie mixte dans laquelle l'État détient la majorité des parts.
L'électrification des chemins de fer en France a vraiment commencé en 1900, tandis que les locomotives à vapeur sont restées en service jusqu'en 1972 pour les trains de voyageurs et en 1975 pour les trains de marchandises. En septembre 1981 est inauguré le premier tronçon du TGV Paris Lyon.
La cité gaillarde s'est dotée d'un dépôt fondé par la compagnie PO en 1911. Il comprend aujourd'hui un important atelier de réparation et de révision de machines électriques et des ateliers de la voie qui concourent à la réparation de la signalisation mécanique du réseau national et à l'entretien d'engins du service de la voie et on y fabrique les draisines, cela sur 7,5 ha dont 2 ha d'ateliers desservis par 3,5 km de voies ferrées . La gare de Brive occupait 8 agents en 1860, actuellement, le site de Brive de la SNCF emploie environ 1.500 cheminots et fait voyager plus d'un million de passagers par an.
L'Orient-Express
est un train de luxe qui, à partir de 1883, a assuré la liaison entre Paris, Vienne et Istanbul, desservant plusieurs capitales européennes. Dans les années 1920, avec des artistes-décorateurs comme Prou ou bien René Lalique, le style Orient-Express atteignit son apogée. C'est après plusieurs changements d'itinéraire, deux guerres et enfin par l'abaissement continu de son prestige pendant la Guerre froide, que le service régulier vers Istanbul et Athènes cessa en 1977, vaincu par la faiblesse de sa vitesse, à peine 55 km/h vers la fin, due aux interminables arrêts douaniers dans les pays communistes traversés, ainsi qu'au mauvais état de leurs réseaux, et malmené par la concurrence grandissante de l'avion.
Depuis 1982, un nouveau train de luxe régulier, assuré par une compagnie privée, le Venice-Simplon-Orient-Express a pris le relais sur le trajet Boulogne-sur-Mer - Paris - Venise, via Innsbruck ou Vienne, avec parfois un prolongement vers Istanbul. L'appellation Orient-Express est cependant restée propriété de la SNCF. Le Paris-Vienne a roulé sous l'appellation Orient-Express jusqu'en 2009, date à laquelle son exploitation a été suspendue par la SNCF. Actuellement les sept voitures du Pullman-Orient-Express, restaurées par la Compagnie des wagons-lits, font partie de nos monuments historiques.
C'est dans ce train mythique que les auteurs et journalistes font le trajet Paris Brive pour se rendre à la foire du livre de Brive qui se déroule chaque weekend du 11 novembre sous la halle Georges Brassens. Il est resté tout le weekend en gare où il a reçu de nombreux visiteurs admirateurs.
Je rappelle que la foire du livre de Brive est la plus importante manifestation littéraire en province.
La Corderie Palus estb une corderie artisanale et traditionnelle au long.
Une corde est un ensemble de fils assemblés les uns aux autres par une opération de retordage ou toronnage. Le commettage traditionnel des cordes de 100m ou plus nécessite des installations de très grandes longueurs pour compenser le rétrécissement des fils lors de cette torsion.
La Corderie Palus possède le savoir-faire traditionnel et est surtout le dernier atelier en France de 280 m de long capable de travailler sur de si grandes distances.
1908 : Création de la FABRIQUE DE CORDAGES EN FILS MECANIQUE & A LA MAIN par Pierre-Alphonse Palus à Brive-La-Gaillarde (Corrèze). Alphonse Palus est Compagnon Cordier depuis l'âge de 17 ans.
1926 : Ses enfants, Raoul et Maurice commencent à travailler avec leur père. La Corderie est transférée sur un autre site Briviste.
1940 : Création de la nouvelle Corderie au long à Saint-Pantaléon-de-Larche (Corrèze).
1952 : les deux frères officialisent la fin de leur collaboration. Raoul restera définitivement à Brive et Maurice à Saint-Pantaléon-de-Larche.
1989 : Maurice rachète le Fonds de Commerce de son frère et rapatrie l'activité Corderie sur Saint-Pantaléon.
1995 : Les 5 enfants de Maurice prennent la succession de leur père. C'est Annie qui assurera la gérance de la SARL ETS MAURICE PALUS nouvellement créée.
2016 : Rapatriement de la dernière activité commerciale de Brive à Saint-Pantaléon.
2018 : Cession du Fonds de Commerce à Stéphane Assolari. Création de la SAS CORDERIE PALUS.
Notre philosophie est définitivement de conserver notre savoir-faire artisanal et traditionnel, mais notre expérience est également mise au service de moyens de production modernes.
La Corderie Palus dispose d'une capacité de production installée pour tenir des engagements quantitatifs élevés, en phase avec les exigences qualité, les coûts et les délais fixés par les industriels d'aujourd'hui.
A Saint-Pantaléon-de-Larche (Corrèze), le repreneur de la corderie Palus, Stéphane Assolari, doit apprendre toutes les ficelles du métier pour faire perdurer un savoir-faire unique.
Le lieu est hors du temps. Un hangar de 180 mètres qui épouse au degré prés les températures extérieures et où l'on fabrique dans une ambiance désuète des cordes à l'ancienne. Le sol est en terre battue et l'outil de production n'a plus d'âge. Plus d'âge, mais, mécanique, il file droit et remplit toujours son rôle. Ici, on toronne (*), on câble, on tresse. En vente depuis six ans, l'entreprise Palus à Saint-Pantaléon vient d'être rachetée. L'heureux propriétaire est Stéphane Assolari qui ne connaît rien au métier à câbler. Et pour cause, la maison Palus est la dernière de France à perpétuer à cette échelle ce savoir-faire ancestral. Le nouveau dirigeant est plus qu'enthousiaste à l'idée de relever le défi qui se présente. Franc-comtois d'origine, il vient de l'industrie automobile où il était directeur commercial. Il est arrivé en 2013 en Corrèze, « par choix affectif » pour ce département.
« J'ai mis cinq ans pour trouver le travail qui me correspondait », dit-il. En 2014, il cherche une entreprise à reprendre. Il entend parler de la corderie mais apprend qu'elle est déjà vendue. Le Franc-Comtois laisse tomber. En 2017, lorsqu'il fait connaître son projet de reprise aux acteurs économiques, il dit chercher « un marché de niche comme une corderie ». Il découvre alors que la maison Palus est toujours sur le marché ! Le destinæ Une visite est organisée le 26 septembre 2017 ; un an après, la corderie est à lui. « On a rencontré Stéphane Assolari et ça a été pile-poil », sourit Déborah Bannier, une petite fille Palus, aujourd'hui associée.
Le projet d'une corde 100 % française.
Stéphane Assolari a repris les huit salariés, conscient des enjeux. « Il y a un savoir faire à maintenir et à développer car malgré tout il y a des difficultés. » L'entreprise Palus, peu connue, a vécu dans le culte de la discrétion. En fibres naturelles, chanvre, sisal, coton ou synthétiques comme le nylon ou le polypropylène, les cordes des Palus répondent à tous les usages : agricoles, sportifs, décoratifs. Longes pour les veaux, cordes pour les gymnases, ameublement, accessoires tapisseries. ficelles et cordages ont des débouchés. Mais de nouveaux marchés sont à trouver. « Nous devons augmenter notre zone de chalandise à toute la France, note le nouveau gérant. On doit aussi se développer sur le numérique et travailler en sous-traitance pour de grandes maisons de corderie, de design, de vêtements. » Le marché du nautisme, en plein essor, est aussi une cible en tissant des liens avec l'un des leaders mondiaux du bateau de plaisance basé à Bordeaux.
Voilà pour les ambitions, mais il en est une autre en laquelle croit beaucoup le gérant. Stéphane Assolari espère obtenir le label Entreprise du patrimoine vivant. « Cela générerait du tourisme industriel », espère le dirigeant qui imagine son bâtiment comme « un musée vivant ».
Cette volonté d'acheter du 100 % français est loin d'être une mode. C'est un nouvel art de vivre qui ne touche pas que l'alimentaire. Pour cela, il croit dans la fabrication d'une corde 100 % française. Aujourd'hui, le chanvre est cultivé en France, tressé en France mais il n'y a pas de filature de chanvre. « Ce serait un plus, assure le repreneur. Un label d'origine garantie qui permettrait de justifier l'écart de prix avec les pays à bas coût. Cette volonté d'acheter du 100 % français est loin d'être une mode. C'est un nouvel art de vivre qui ne touche pas que l'alimentaire. »
Le propriétaire prévoit également d'investir. « On veut réduire la voilure des bâtiments. De quatre passer à trois. On va aussi moderniser l'outil de production en le sécurisant au niveau du contrôle qualité. Mais aussi faire des produits du jour avec des machines plus modernes ».
(*) En tournant plusieurs fils, on obtient un toron. Une corde est composée de plusieurs torons.
Laetitia Soulier.
L'utilisation de l'électricité dans les villes commença au début des années 1880, grâce à des centrales thermiques utilisant le charbon. La construction des ouvrages hydroélectriques débuta en 1890 grâce à des industriels de l'acier, notamment en Savoie et des papetiers. C'est à partir de 1905 que les techniques de transport de l'électricité permettent de réaliser des réseaux de livraison à grande échelle tandis que la loi du 15 juin 1906 leur donne un cadre juridique. Les grands barrages furent construits dans les massifs montagneux, les Alpes, les Pyrénées, le Massif Central.
En Corrèze :Cela commença en 1900, et jusqu' à la fin des années 1950, qui fut l'ère des grands barrages sur la Dordogne, l'Aigle, le Chastang, Bort-les-Orgues dont les retenues d'eau s'étendent sur plusieurs dizaines de kilomètres. Ce fut une aventure industrielle, technique, humaine et politique avec le rôle qui joua Henri Queuille qui fut, dans l'entre-deux-guerres, président du conseil général de la Corrèze pendant vingt ans, plusieurs fois ministre et pendant la 4ème république, trois fois président du conseil. Il jouera un grand rôle dans l'électrification des campagnes corréziennes qui sera achevée dès 1936.
Pour construire des barrages il faut un territoire doté d'une géologie faite de roches dures capables de garantir la stabilité des barrages, en Corrèze c'est des roches de granite et de schiste, d'un réseau hydrographique alimenté par d'abondantes précipitations, un relief offrant des vallées permettant de constituer des retenues d'eau et des hauteurs de chute suffisantes. Tout cela est réuni en Corrèze qui, en 1849, comptait 795 moulins à farine, et où coulent 5000 kilomètres de ruisseaux et rivières répartis en deux bassins versants, la Dordogne et la Loire. Aujourd'hui vingt barrages et usines hydroélectriques occupent les vallées corréziennes pour une puissance totale de production de 1500 mégawatts.Les précurseurs :Les premières initiatives apparaissent en Corrèze à partir de 1900, il s'agit de petites centrales équipant des barrages de quelques mètres de hauteur. Le barrage du Saillant sur la Vézère construit par l'industriel François Chaux est le premier à utiliser la technique de la haute chute, la production d'électricité commence dès 1902. Il en construira un deuxième au Saillant mis en service en 1931. Puis c'est l'industriel briviste Augustin Deshors qui fournit à partir de 1907 l'électricité à la ville d'Uzerche. En 1921, la Corrèze compte vingt-deux usines hydroélectriques qui alimentent les industries locales et trente-neuf communes dont Brive, Tulle, Ussel etc.Le rôle de l'Etat :En 1917 la compagnie de chemin de fer Paris-Orléans est invitée par le gouvernement à identifier des emplacements favorables à l'implantation d'usines hydroélectriques. La loi du 16 octobre 1919 offre aux producteurs d'électricité un cadre législatif propice à leur développement, les expropriations sont facilitées. Une administration chargée d'encadrer la production et la distribution d'électricité est mise en place en 1935. Un plan adopté le 17 juin 1938, et qui s'échelonne jusqu'en 1944, prévoit l'augmentation de la production et le développement de l'interconnexion des lignes haute tension.Les types de barrage :On a commencé par des ouvrages de quelques mètres de hauteur, puis, dès le début des années 1900 c'est la technique des hautes chutes. Aux barrages poids dont la propre masse suffit à résister à la pression exercée par l'eau, succèdent dans les années 1920, les barrages voûtes où la poussée de l'eau est reportée sur les flancs de la vallée au moyen d'un mur de béton arqué et qui nécessite une vallée plutôt étroite, mais aussi une conception mixte poids-voûte comme c'est le cas pour Bort-les-Orgues, l'Aigle, le Chastang.Le barrage de l'Aigle :
Entièrement construit pendant la seconde guerre mondiale, le barrage de l'Aigle est le deuxième grand barrage sur la Dordogne. En 1942 plus de 900 ouvriers travaillent sur le chantier et le barrage emploie au total 1500 personnes. Outre la main-d'ouvre locale on compte de nombreux réfugiés espagnols, des italiens antifascistes et à partir de 1944 s'ajoutent des prisonniers de guerre allemands. Un réseau de résistance s'active. L'ingénieur André Decelle organise ce réseau auquel se joignent en 1943, des élèves des Ponts et Chaussées réfractaires au STO en Allemagne. Après le débarquement, le barrage fournit aux FFI un bataillon de plus de 1000 hommes, le Bataillon Didier.Le Conseil National de la Résistance :Bien que la France vive une période effroyable de son histoire, on continue de construire des barrages, tandis que des chefs de la résistance se réunissent clandestinement pour élaborer un programme de gouvernement très audacieux et ambitieux, si l'on songe que la France est exsangue et que les tickets de rationnement alimentaire ne seront supprimés que fin 1949. Le programme du Conseil National de la Résistance, CNR, adopté le 14 mars 1944, prévoit la sécurité sociale, les comités d'entreprise, le droit de vote pour les femmes etc. etc. .Il prévoit d'intensifier la production industrielle afin de relancer l'économie et de favoriser la reconstruction. Il prévoit la nationalisation des grands moyens de production, dont l'électricité. Il est approuvé par toutes les formations politiques de droite et de gauche, et par les syndicats et correctement appliqué, ce qui est un cas unique dans l'histoire de notre pays, même s'il est vrai que les querelles ne tardèrent pas, départ du général De Gaulle le 20 janvier 1946 et des ministres communistes le 4 mars 1947.
À la libération, le commissaire au plan Jean Monnet annonce l'ouverture de trente nouveaux chantiers, le plan Marshall contribue au financement. La loi du 8 avril 1946 nationalise les 1400 entreprises d'électricité et crée EDF qui est également transporteur et distributeur tandis qu'elle maintient dans leur statut les sociétés de distribution à économie mixte dans lesquelles l'Etat ou les collectivités locales sont majoritaires. De 1946 à 1960 l'électricité française provient à 60% de l'hydraulique.L'impact des chantiers sur le plan humain :Les chantiers des barrages sont des lieux d'innovation et de prouesses techniques et humaines, ils emploient une main-d'ouvre variée et nombreuse, parfois locale, mais surtout venue de toute la France et même de l'étranger. Chaque chantier compte environ 1000 personnes souvent accompagnés de leur famille. Il faut les loger, les nourrir, des écoles, un vrai chambardement dans les campagnes corréziennes. L'impact négatif est peu pris en compte, comme les accidents nombreux, à cause des crues, des chutes de pierres, des éboulements, des tirs de mines. Plusieurs villages, hameaux, fermes ainsi que des chemins disparaissent lors des mises en eau. Les propriétaires expropriés sont indemnisés et il y a peu de contestations de particuliers sauf pour Bort-les-Orgues. Les revendications émanent des communes qui réclament le rétablissement des voies de communication et des tarifs préférentiels pour l'électricité. Il faut trouver de nouvelles terres pour les fermiers expropriés, transférer les sépultures du cimetière de Port-Dieu.
Les chantiers terminés l'utilisation des logements du personnel des barrages comme hébergement touristique est mise en place. Les activités nautiques sur les retenues d'eau, sur les rivières, se développent. Des bases et des fêtes nautiques voient le jour. Le tourisme se développe grave aux congés payés.
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