~ U N E ~ E P O Q U E ~ F O R M I D A B L E ~ |
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Ecologie, urbanisme futuriste, climat et quelques photos insolites |
L'arme nucléaire et la première bombe anatomique |
La navrante ascension de l'intégrisme religieux ou ceux qui ont joué avec le feu |
Le conflit Israélo-Palestinien articles de presse |
Israël, une histoire d'eau de pétrole et de gaz |
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Quelques pionniers explorateurs |
La Corrèze, d'hier à aujourd'hui |
Une hitoire d'eau |
Retour à l'accueil | Henry Ford, Portrait en noir et blanc |
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Et des histoires de Trolls, d'Elfes et de coloquintes sur les pages Islande, Norvège, et Lybie. |
Des riches et des pauvres :
Le fossé entre riches et pauvres n'a jamais été aussi abyssal. Les 1% les plus riches possèdent 50 % des richesses, tandis que 99 % de la population mondiale se partagent les 50 % restants. Les 300 personnalités les plus fortunées du monde disposaient de 3 700 milliards de dollars à la fermeture des marchés le 31 décembre 2013, soit 1,5 fois le PIB de la France. Leur richesse a bondi de 524 milliards de dollars, soit 383 milliards d'euros, au cours de l'année. L'Américain Bill Gates redevient l'homme le plus riche du monde.
L'ONG Oxfam, dans un rapport paru le 16 janvier 2017, veille de l'ouverture du sommet de Davos, en Suisse, dénonce une concentration "indécente" des richesses dans le monde. Les huit personnes les plus riches sur Terre "possèdent autant d'argent que la moitié la plus pauvre de la population mondiale", La fortune de huit milliardaires équivaut ainsi à celle de 3,8 milliards de personnes, un constat "pire que prévu", écrit Oxfam. Pourtant, plusieurs économistes estiment qu'il faudrait plutôt encourager la croissance économique que de dénoncer ainsi les plus riches.
Ce sont près de sept personnes sur dix qui vivent dans un pays où l'inégalité économique a augmenté au cours des 30 dernières années, rapporte Oxfam. Même si la crise de 2008 a momentanément entamé la part des richesses mondiales détenues par les plus riches, ces derniers se sont depuis largement rattrapés, indique le rapport. Ainsi, les 1% les plus riches en Chine, au Portugal et aux États-Unis ont plus que doublé leur part de revenus national depuis 1980. Même dans les pays réputés plus égalitaires comme la Suède et la Norvège, la part de revenus allant aux 1% les plus riches a augmenté de plus de 50%. Pour Oxfam, le creusement de ces inégalités est en grande partie dû à la déréglementation financière, aux systèmes fiscaux biaisés et aux règles facilitant l'évasion fiscale.
Les Américains et les Canadiens disposant de plus d'un million de dollars en actifs financiers totalisaient l'an dernier une fortune de 12 700 milliards de dollars, près de 9 500 milliards d'euros, soit l'équivalent du PIB de la Chine. Cette somme colossale sera dépassée dès l'an prochain par la fortune collective des millionnaires asiatiques, selon les calculs de Capgemini et de la Royal Bank of Canada. À lui seul, l'archipel nippon abrite la moitié des millionnaires d'Asie, selon l'étude. Les actifs des riches asiatiques devraient atteindre 15 900 milliards de dollars en 2015. Selon le rapport mondial sur la richesse de Capgemini (World Wealth Report) publié en juin, l'Asie compte 3,68 millions de millionnaires. Ils sont encore un peu moins nombreux que leurs alter ego américains (3,73 millions), mais plus riches en moyenne.
Une agression apporte une nouvelle illustration des frustrations générées par le fossé grandissant entre les ultra-riches et les masses laborieuses en Chine. Le multimilliardaire Zong Qinghou deuxième fortune du pays, a été attaqué et blessé au couteau par un demandeur d'emploi. Le milliardaire s'illustre régulièrement par ses propos à l'emporte-pièce : en déclarant que la Chine n'a pas besoin de réduire le fossé grandissant entre riches et pauvres tant que tout le monde a une chance de devenir riche. La Chine, deuxième économie mondiale compte précisément 315 milliardaires, soit 64 de plus qu'en 2012, La fortune moyenne des 1 000 Chinois les plus riches s'établit à 1,04 milliard de dollars.
Avec un niveau de vie médian de 1 630 euros par mois, l'écart entre riches et pauvres s'est encore creusé en France en 2011, les 10 % les plus pauvres vivent avec moins de 877 euros par mois, et les 10 % les plus riches disposent d'au moins 3 120 euros. Le niveau de vie médian, qui partage la population en deux, quant à lui, est resté stable en 2011 à 1 630 euros par mois. Pour une personne seule, le RSA atteint 492,90 euros par mois et l'Allocation de solidarité pour personnes âgées (Aspa) 787 euros.
Pour l'OIT, Organisation internationale du travail la courbe ne s'inverse toujours pas, malgré la reprise économique mondiale. Le nombre de chômeurs a presque atteint 202 millions en 2013, soit 5 millions de plus par rapport à 2012, selon le nouveau rapport annuel de l'OIT. Le taux est resté stable à 6%.
Dans le panorama géographique, le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord enregistrent toujours les taux les plus élevés, à 10,9% et 12,2%, à l'inverse des pays d'Asie, entre 4% et 4,5% mais qui voient le chômage se dégrader. Dans les pays développés, le taux reste inchangé à 8,6% et il diminue légèrement dans la zone Amérique latine et Caraïbes, 6,5% contre 6,6%. Le point noir reste le chômage des jeunes, à 13% à l'échelle mondiale, qui se détériore dans presque toutes les régions, à l'exception de l'Amérique latine et de l'Afrique subsaharienne. Au total, 74,5 millions des moins de 25 ans sont privés d'emploi. Les taux sont particulièrement alarmants au Moyen-Orient - 27,2% - en Afrique du Nord - 29,4% - et dans les pays développés, à 18,3%.
Surtout, le nombre de jeunes chômeurs, qui ne sont ni à l'école ou en formation, ne cesse d'augmenter ainsi que le chômage de longue durée, au risque de perdre en compétences et d'avoir plus de difficultés à réintégrer le marché du travail. Dans plusieurs pays développés, notamment en Espagne et en Grèce, la durée du chômage a doublé comparé au niveau d'avant crise. Même aux États-Unis, où les signes de reprise économique sont plus marqués, le chômage de longue durée touche plus de 40% des demandeurs d'emploi.
Au rythme actuel, 200 millions d'emplois supplémentaires seront créés d'ici 2018, évalue l'OIT. Un chiffre nettement insuffisant pour absorber le nombre croissant de personnes arrivant sur le marché du travail. Ainsi, le nombre de demandeurs d'emploi atteindra 215 millions en 2018. D'où un appel à repenser les politiques. Nous devons accroître nos efforts pour accélérer la création d'emploi et soutenir les entreprises qui créent de l'emploi, a déclaré le directeur général de l'Organisation de Genève, Guy Rider.
En vingt ans, le taux de personnes vivant sous le seuil d'extrême pauvreté, soit 1,25 dollar par jour, a diminué de moitié dans le monde. Un progrès spectaculaire qui s'explique surtout par la formidable croissance économique de l'Asie, notamment de la Chine. Ailleurs, au Brésil par exemple, des programmes sociaux massifs ont permis à des millions de gens de sortir de la pauvreté et de ne plus souffrir de la faim.
Le Bangladesh conservera des décennies durant le titre peu enviable de plus pauvre pays du monde, condamné à survivre grâce à la seule aide internationale. Et pourtant. Ces vingt dernières années, malgré ses violents soubresauts politiques, comme les récentes élections, le pays a réduit de moitié, de 60 à 30 %, le taux de sa population vivant sous le seuil de l'extrême pauvreté.
Mais le plus heureux, dans l'affaire, c'est que le Bangladesh n'est pas une exception. Sur la planète, la pauvreté et la faim, reculent. La recette ? Redistribution et programmes sociaux, éducation et santé. mais surtout croissance économique, dopée par des années de mondialisation et d'ouverture des échanges commerciaux. Cette mondialisation a toujours une face sombre : elle s'est diffusée plus vite que son indispensable régulation, un exemple récent au Bangladesh, justement : près de 1 200 morts dans l'effondrement d'un immeuble-usine de sous-traitance du textile en avril dernier. Il n'empêche, elle permet jour après jour, de réduire les inégalités entre pays : le Sud rattrape le Nord, les enfants du Sud ont le ventre moins creux. La pauvreté et la faim restent deux sinistres réalités, mais reculent dans le monde. Au Brésil un quart de la population bénéficie du programme d'aide sociale Bolsa Família, créé il y a dix ans. Tout a changé, depuis, pour la plupart de ces familles. Ici, plus personne n'a faim.
Selon le classement mondial publié par le magazine Forbes ce lundi 20 mars 2017, le nombre de milliardaires a bondi de 13% en un an dans le monde, et atteint désormais 2.043, un record. Leur patrimoine a lui davantage progressé que leur nombre (+18%) et représente 7.670 milliards de dollars. La fortune totale des milliardaires français affiche un solde positif à + 21% par rapport à 2016.
Le classement de Forbes est basé sur la fortune des personnes, et non des familles. Arrêté le 17 février, il repose sur le cours de l'action et des taux de change à cette date.
Portée par l'euphorie de la Bourse de New York ainsi que par une croissance très soutenue, Amazon a vu le cours de son action bondir, augmentant la fortune personnelle de Jeff Bezos de 61% en un an seulement, pour atteindre désormais 72,8 milliards de dollars. Autre progression marquée, celle du PDG et fondateur de Facebook, Mark Zuckerberg qui, a 32 ans seulement, est maintenant à la tête d'un patrimoine de 56 milliards de dollars, ce qui le situe en cinquième position du classement. Mark Zuckerberg, Jeff Bezos et les co-fondateurs d'un autre géant d'internet, Google, Larry Page et Sergey Brin (43 ans tous deux), sont les seuls parmi les vingt premiers du classement à être âgés de moins de soixante ans. Mais il y a beaucoup plus jeune. Le co-fondateur et président de la société de paiements Stripe, John Collison (26 ans), est ainsi le plus jeune milliardaire à n'avoir pas hérité de sa fortune, avec 1,1 milliard de dollars. Il devance de quelques semaines Evan Spiegel, co-fondateur et directeur général du réseau social Snapchat, qui vient d'être introduit en Bourse. A 26 ans, le jeune homme pèse désormais 4 milliards de dollars. Parmi les milliardaires de la vieille économie, apparaît, en 544ème position, le président des Etats-Unis Donald Trump, dont la fortune est estimée à 3,5 milliards de dollars. L
Leur fortune s'élevant au total à 245 milliards de dollars et le plus riche d'entre eux est Bernard Arnault. Le patron du groupe de luxe LVMH, avec ses 41,5 milliards de dollars dans le portefeuille, se hisse à la 11e place mondiale. Il détrône Liliane Bettencourt, l'héritière du groupe de cosmétiques L'Oréal, qui figure à la 14e place des fortunes planétaires. Elle reste malgré tout la femme la plus riche du monde. Suivent ensuite dans ce classement arrêté au 17 février le doyen du Sénat et héritier du groupe aéronautique Dassault, Serge Dassault, le fondateur de Kering, François Pinault et le magnat des télécoms, Patrick Drahi.
Ces cinq premières fortunes françaises représentent à elles seules près de 125,8 milliards de dollars.
Alain et Gérard Wertheimer, les actionnaires majoritaires de Chanel, Emmanuel Besnier, le PDG du groupe Lactalis, Xavier Niel, le patron d'Iliad (Free), et Carrie Perrodo, la veuve du fondateur du groupe pétrolier Perenco, complètent le top 10. Trois personnes ont parallèlement fait leur entrée dans le club des très riches: Philippe Ginestet, le fondateur de la chaîne de magasins Gifi, Christian Latouche, le PDG du groupe de services aux entreprises Fiducial et Dominique Desseigne, le patron des casinos et hôtels Barrière. En comptant ces nouveaux arrivés, la fortune totale des milliardaires français a bondi de 21% par rapport à 2016. Aucun d'entre eux ne tire sa richesse d'une entreprise technologique, alors même que le top 10 au niveau mondial compte les fondateurs de Microsoft, Bill Gates, d'Amazon, Jeff Bezos, de Facebook, Mark Zuckerberg et d'Oracle, Larry Ellison. Une autre caractéristique est que parmi les plus grandes fortunes, "on a majoritairement des héritiers ou des gens qui ont redéveloppé un héritage familial". Sur l'ensemble des milliardaires français, 23% sont en effet des héritiers (contre 15% au niveau mondial) et 27% sont des héritiers ayant développé leur héritage (contre 20%).
Un adage qui sied parfaitement à John Collison, âgé de 26 ans, qui devient le plus jeune milliardaire autodidacte au monde, avec Evan Spiegel de Snapchat. Toutefois, seulement 56 milliardaires de moins de 40 ans figurent au sein de ce classement, contre 66 l'an dernier. Il y a aussi 15 nouvelles femmes autodidactes, la Chine se taillant « la part du lion » avec 10 ressortissantes. La première est néanmoins originaire du Vietnam, Nguyen Thi Phuong Thao et elle détient la compagnie aérienne VietJet Air. Seule nouvelle entrante : l'Américaine Thai Lee, née en Thaïlande, mais qui a déménagé aux États-Unis. Au total, il y a 227 femmes au sein de ce prestigieux classement, dont 10 qui ont cofondé ou possèdent des entreprises avec un conjoint ou un membre de leur famille. Enfin, autre constante, les États-Unis continuent d'avoir plus de milliardaires que n'importe quelle autre nation, avec une « pointe » à 565, contre 540 l'année dernière. Toutefois, la Chine, forte d'une croissance impressionnante, est en train de combler son retard, réussissant le prodige d'intégrer 319 de ses ressortissants au sein de cette liste « premium ». L'Allemagne et ses 114 plus importantes fortunes complètent le podium. Enfin, autre économie émergente réalisant une percée significative, l'Inde et ses 101 milliardaires.
Nourir les gens
Sur les 149 millions de km2 de terres émergées, soit environ 280 fois la superficie de la France, les deux tiers sont constitués de déserts, de forêts primaires, de glaciers, de permafrost, un tiers sont disponibles pour la vie urbaine et l'agriculture sachant que ces terres exigent presque toute, pour être cultivée, un amendement adaptée voire une irrigation. La FAO, organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, estime que pour satisfaire les besoins de la population mondiale en 2050, la production agricole devra augmenter de 70 % cela en 40 ans. Le total des terres cultivées actuellement dans le monde est d'environ 1 530 millions d'hectares en 2008. Elles croissent de 12 millions d'hectares par an, sachant que 3 disparaissent en raison de l'urbanisation et 5 sont abandonnées à cause de l'érosion ou de la désertification. Ce qui fait 4 en plus soit 0,26 % de plus par an. Reste l'augmentation des rendements, mais celle-ci n'est pas infinie et il faut compter aussi avec les terres utilisées pour la production d'agro-carburant qui, en 2010, ne représentent cependant que 1 % des terres cultivées.
La colonisation a conduit à la création de grands domaines agricoles, en Amérique, en Asie et en Afrique. En URSS, en 1929 Staline décide la collectivisation, d'immenses exploitations agricoles furent créées. Les évènements politiques ont bousculés ces exploitations sans toutefois les faire disparaitre et depuis une vingtaine d'années la finance s'intéresse à la production agricole. L'évolution de la chimie et du machinisme agricole semble donner raison à ces mastodontes et pousse les exploitations familiales à l'agrandissement et à l'industrialisation de l'agriculture. La plantation coloniale, L'hacienda sud-américaine, le kolkhose soviétique, semblent destinés à être gérés comme des entreprises capitalistes modernes.
Aux Etats-Unis et au Canada les exploitations ont fréquemment de 300 à 2 000 hectares. Les lots attribués aux premiers colons variaient de 70 à 300 hectares. Ces exploitations sont généralement toujours à direction et capitaux familiaux avec très peu de salariés extérieurs à la famille. La tendance est au groupement de fermes pour exploiter en commun les domaines. La même évolution a lieu en Europe de l'Ouest. En Europe de l'Est les grandes fermes de l'époque communiste, en général de 1 000 à 3 000 hectares, ont le plus souvent été conservées, elles ont changé de statut et évoluent vers une gestion de type capitaliste. Sur 53 millions d'hectares cultivés, 35 %, soit 18,5 millions sont exploités dans 15 000 fermes. Une évolution semblable s'est produite dans l'ancienne Union Soviétique, avec cependant la présence d'investisseurs extérieurs, bien que, dans la plupart des cas, c'est les employés, dont le nombre a été beaucoup diminué, qui sont devenus actionnaires. Sur près de 200 millions d'hectares cultivés, 150 millions sont détenus par 24 000 structures héritières des anciens kolkhoses et sovkhoses. Au Brésil la réforme agraire a permis d'installer en moyenne 75 000 nouveaux paysans par an, le nombre d'exploitation est passé de 1,9 million en 1940 à 5 millions en 2010, tandis que les 47 000 exploitations de plus de 1 000 hectares, moins de 1 % du total, couvrent 146 millions d'hectares soit 45 % des terres agricoles. En agriculture la mondialisation bénéficie aux pays émergents disposant de vastes territoires, elle est négative lorsque les cultures vivrières sont sacrifiées au profit de productions d'exportation aux cours très instables.
En France, en 2007, il reste 116 000 fermes de moins de 5 hectares pour plus de 4 millions en 1892, et dans la même période le nombre d'exploitations de plus de 100 hectares est passé de 33 000 à 90 000. Globalement, entre 1892 et 2007, le nombre d'exploitation est passé de 5 millions 700 000 à 507 000, soit un nombre d'agriculteurs divisé par plus de 10. En 2007 les 90 000 exploitations de plus de 100 hectares représentent 18 % du total et couvrent 15 millions d'hectares soit 55 % de la surface agricole, et on compte 19 000 exploitations de plus de 200 hectares.
Encore marginale en production agricole, elle est en augmentation rapide depuis les années 1990. Elle investit en Amérique du Sud notamment Argentine et Brésil, où se trouvent 40 à 70 millions d'hectares non cultivés, en Europe de l'Est et ses anciens kolkhoses, en Afrique où le foncier est très bon marché. Les investisseurs sont des institutions financières comme les fonds de pension et/ou des Etats importateurs de denrées alimentaires agissant par le biais de sociétés écrans. C'est le cas de la Chine, la Corée du Sud, le Japon, les pays du Golfe Persique et quelques autres. Leurs dirigeants ont compris que pour sécuriser leurs approvisionnements il faut produire soi-même. Manquant de terres, ils passent des contrats de location avec des gouvernements disposant d'espaces cultivables non exploités ou sous-exploités comme l'Ethiopie, le Kenya, le Mali, le Soudan, la Zambie, Madagascar, la Birmanie, le Laos, la Russie, l'Ukraine. Il s'agit de produire de façon industrielle des céréales et des oléagineux destinés à être exportés. Comme il n'y a pas d'espaces libres de toute occupation humaine, même au fond de l'Afrique, les populations locales, agriculteurs et éleveurs nomades sont chassées sans ménagement et sans indemnités car ils ne possèdent aucun titre de propriété, mais uniquement un droit d'usage coutumier, les Etats se considérant propriétaires. On parle de 30 à 40 millions d'hectares depuis 2008, la moitié en Afrique, et cela dans la plus grande opacité. En Ethiopie, 830 000 hectares de terres riches et bien arrosées sont à louer pour moins d'un euro l'hectare, et les ouvriers agricoles sont payés 1,10 euro par jour. En Australie les terres sont louées 80 dollars l'hectare et les ouvriers sont payés 21 dollars par heure. La superficie cultivée par employé y est la plus importante au monde, de 1000/1500 hectares tandis que le changement climatique, sècheresse, commence à frapper. Depuis 2007, la Chine, par le biais de sociétés spécialisées a acquis ou louer 2 millions d'hectares, notamment aux Philippines, au Mozambique, au Zimbabwe, au Laos et en Russie. L'étude du Land Matric Project qui a analysé toutes les transactions de plus de 200 hectares depuis 2000, comptabilise 11 000 transactions portant sur 58 millions d'hectares, ce qui représente la moitié de l'Europe occidentale. Ils ont recoupé les informations sur 43 millions d'hectares, sur cette surface, des projets ont déjà démarré pour 21 millions d'hectares. Ces projets sont concentrés sur des pays à mauvaise gouvernance où les producteurs ont peu de droits. La spéculation sur la terre est liée aux agro carburants qui font le jeu de la spéculation financière. Il n'y a pas que des motifs d'approvisionnement alimentaires. Ainsi le Qatar a acheté 40 000 hectares au Kenya pour cultiver des fleurs. Les investisseurs s'intéressent à la production agricole pour diversifier leurs activités, ils tablent sur une augmentation des prix due à une insuffisante production. Les prix s'effondrent à la moindre surproduction, et augmentent énormément dans le cas inverse.
En Europe occidentale, le capitalisme, handicapé par les difficultés liées à l'accès à la terre, n'est présent que dans des productions hors sol comme l'élevage de volailles. Les proportions les plus importantes des terres cultivées au sein d'exploitation de grande superficie se trouvent en Amérique du Sud, en Océanie et dans les anciens pays communistes. Elle croit en Afrique et reste plutôt stable dans le reste du monde. Globalement cette proportion devrait croitre, elle s'oppose à la notion d'agriculture paysanne, familiale, vivrière et contribue à l'exode rural.
Les entreprises interviennent de façon de plus en plus prégnante en tant que fournisseurs des agriculteurs, machinisme et bâtiments agricoles, trésorerie car la récolte n'a lieu que plusieurs mois après le début des travaux, fertilisation des sols et semences. Naguère les agriculteurs produisaient eux-mêmes leurs semences en conservant une partie de leur récolte précédente. A partir de la seconde moitié du XXème siècle les progrès en génétique ont permis aux semenciers de proposer des variétés sélectionnées toujours plus productives et d'augmenter les récoltes. Le début des années 1990 a vu l'arrivée des OGM, organismes génétiquement modifiés. En insérant des gènes issus d'autres organismes vivants les plantes acquièrent de nouvelles propriétés comme la résistance à certains parasites et l'augmentation des rendements. C'est ce qu'affirme Monsanto qui consacre 85 % de son budget recherche aux OGM. Cela est vrai au début mais pas sur le long terme. Les OGM résistent aux herbicides du semencier qui interdit par contrat aux agriculteurs de réutiliser les récoltes comme semences de l'année suivantes. Depuis 1995 il est possible de breveter le vivant, espèces végétales, animales, semences, plantes médicinales. Le savoir-faire ancestral des paysans peut être breveté et devenir source de profits pour ceux qui ont déposé les brevets. Ceux qui ne veulent pas être spoliés de la sorte doivent se lancer dans des procès longs et couteux à l'issue aléatoire. Le brevetage des semences donne les clés de la nourriture des gens à ceux qui détiennent les brevets.
Outre l'augmentation des rendements et la résistance à certains parasites qui ne sont pas pérennes sur le long terme, les OGM sont contestés en matière de santé des consommateurs et des utilisateurs. Les expériences faites sur des rats émanent de deux directions opposées. Les essais Monsanto durent trois mois et ne révèlent aucun problème. Ceux réalisés par des ONG., associations opposées aux OGM, montrent que les rats développent des malformations et des cancers à partir du quatrième mois. A l'époque de la mondialisation aucune norme internationale contraignante n'existe. Des Etats, dont la France, ont interdit les OGM, alors que, commerce international oblige, personne ne peut être sûr de ne pas avoir dans son assiette des produits directement ou indirectement OGM, par exemple de la viande provenant d'animaux ayant ingéré des fourrages transgéniques. En 2007, les cultures transgéniques couvraient 100 millions d'hectares, 54,6 aux Etats-Unis, 18 en Argentine, 11,5 au Brésil, 6 au Canada, 3,8 en Inde, 3,5 en Chine et rien en Europe à l'exception de l'Espagne et la Roumanie. En 2012, c'est 148 millions d'hectares dans le monde, soit 9 % des surfaces, les cultures OGM, luzerne, soja, maïs, colza, coton, concernent les fourrages, la fabrication d'huiles et de vêtements, rarement la consommation directe des humains, Monsanto a du renoncé à son blé transgénique. Le lobbying auprès des décideurs politique, le système des portes tournantes qui consiste pour les dirigeants d'entreprises, à investir les ministères et les postes clés des organismes publics de réglementation censés protéger l'agriculteur et le consommateur, le financement des campagnes électorales expliquent l'importance des cultures OGM, notamment aux Etats-Unis.
Composante des trente glorieuses, la révolution verte dope la productivité agricole grâce au machinisme, aux semences sélectionnées, aux engrais chimiques et aux pesticides. Le nitrate qui servait à la fabrication des bombes pendant la seconde guerre mondiale, sert désormais à fertiliser les champs, les pesticides proviennent aussi de l'industrie de la guerre. Il serait injuste et idiot d'en contester les résultats positifs, il ne s'agit pas de condamner ceux qui ont fait cela car leur but était de nourrir les gens dont le nombre augmente, mais il faut corriger la trajectoire pour vaincre les effets négatifs sachant que la progression des rendements de l'agriculture chimique, en forte croissance depuis ses débuts, stagne voire diminue. C'est le cas du blé dont les rendements moyens étaient de 10 quintaux à l'hectare en 1910 pour 80 en 2010 et qui tendent à diminuer. Les agriculteurs sont les premières victimes. Selon la Mutualité sociale agricole MSA, 20 % d'entre eux se plaindraient de problèmes de santé liés à la manipulation de pesticides. Dans les pays industrialisés le nombre de cancers ne cesse d'augmenter. En France, 278 000 en 2002, 319 500 en 2005, 353 000 en 2008. La démonstration que cela provint des pesticides est très difficile à établir, mais on constate que cette augmentation ne concerne que les pays développés, ainsi que la diminution de la fertilité. En 2007 le Grenelle de l'environnement a décidé de diviser par deux l'utilisation des pesticide en France, d'ici 2018 et de porter les surfaces certifiées AB, agriculture biologique, à 20 % de la surface agricole utile, d'ici 2020. Nous devons y participer en bannissant ces produits de nos jardins familiaux et de nos pelouses. Mais comment gérer un jardin bio ? En s'inspirant des traditions transmises par des générations de jardiniers. De la chimie issue du génie humain repassons à la subtile alchimie de la nature. Il existe des plantes amies et ennemies. Par exemple la carotte et l'oignon, l'odeur de la carotte met en fuite l'insecte prédateur de l'oignon, qui fait de même pour sa voisine. Il existe de nombreux autres cas qui valident la polyculture où les plantes s'entraident pour maintenir les nuisibles à un niveau acceptable. Il n'est pas question de se passer de la chimie, mais de corriger nos erreurs dont nous sommes tous responsables. Nos vergers français occupent 3 % des surfaces cultivées et reçoivent 21 % des insecticides. Une pomme est pulvérisée entre 20 et 30 fois, les raisins n'ont rien à leur envier. Mais cela change. Ne plus vouloir acheter de beaux fruits et légumes car on les achète pour se nourrir, pas pour les regarder, beauté et saveur n'étant pas synonymes. Les altermondialistes militent pour une agriculture familiale, vivrière qui respecte les traditions culinaires locales. Par le biais des AMAP, associations pour le maintien de l'agriculture paysanne. Les agriculteurs adhérents livrent régulièrement à des prix prévus, stables et rémunérateurs, les produits prévus aux adhérents clients urbains. Actuellement l'offre est inférieure à la demande. Une telle démarche de partenariat se développe en France et ailleurs dans le monde de même que le commerce équitable où la grande distribution est impliquée. D'autres structures comme les ruches mettent en rapport direct les producteurs et les clients. Des jardins familiaux autogérés voient le jour au pied même des immeubles collectifs à la place des pelouses dont le cout de la tonte est remplacée par la saveur des légumes que les résidents ont la joie et la fierté de faire pousser.
L'homme fait partie d'un ensemble cosmique qu'il doit comprendre pour vivre en harmonie avec le monde qui l'entoure. Les grands principes de l'AB sont les mêmes, mais leur mise en ouvre varie dans les différents pays.
En 2010 la France compte 20 604 fermes bio soit 4 % du total, cela représente 845 440 ha. Soit 3 % de la surface, en croissance annuelle de 7 % l'an. 6500 fermes bio ont une activité d'élevage. Les surfaces bio se consacrent pour 4 % à la production de fruits et légumes, 6 % à la viticulture, 22 % aux grandes cultures et 67 % à des cultures fourragères. Le Grenelle de l'environnement a fixé un objectif de 20 % d'AB en 2020, ce qui est très ambitieux, pour ne pas dire irréaliste.
En 2009 en Europe, le bio concerne 9,3 millions d'ha dans 260 000 exploitations. Les 27 pays de l'UE y contribuent pour 90 %.
Dans le monde c'est 37,5 millions d'ha et 1,8 millions de fermes. Les 2/3 des surfaces AB sont des prairies et pâturages. Parallèlement à ces terres classées, la cueillette sauvage représente 42 millions d'ha.
L'AB a pour but de préserver la santé et l'environnement, ainsi que la qualité et le goût des aliments. Elle est régie par un cahier des charges traduisant une obligation de moyens, mais aucune obligation de résultats. L'un des fondements de l'AB repose sur la non utilisation de produits chimiques de synthèse, avec quelques exceptions, l'interdiction d'insecticides n'est pas totale dans le label AB. La bouillie bordelaise, utilisée entre autres en viticulture et arboriculture fruitière biologiques et conventionnelles, est autorisée malgré sa toxicité pour l'environnement. L'absence d'herbicides conduit à multiplier les sarclages.
L'intérêt environnemental de l'AB par rapport à l'AC parait évident pour la qualité de l'eau, de l'air, la préservation des sols et des paysages.
A taille d'exploitation égale, l'AB n'est pas plus aidée que l'AC. Et il n'y a pas de différences significatives des teneurs en nutriments des aliments.
En grandes cultures, les exploitations en AB sont plus petites (74 ha contre 102 ha en AC).
Les différences de rendement varient selon les productions: moins 35% pour le blé et l'orge et moins 14% pour le maïs. Les prix sont plus élevés, plus 33% pour le blé en moyenne sur six années. Globalement, les charges par hectare sont équivalentes car le niveau plus faible d'intrants chimiques en AB est annihilé par des charges plus fortes liées à la mécanisation. Le niveau des subventions est équivalent.
En cultures permanentes la situation est plus difficile Les exploitations en AB sont généralement plus petites (13 ha en fruit AB contre 31 ha en AC). Les rendements chutent de 55% en pommes et de 20% en vin. Les prix plus élevés et la pratique plus répandue des circuits courts de ventes directes en AB, ne permettent pas toujours de compenser le différentiel des charges par hectare qui sont plus élevées (notamment les charges de main d'ouvre) et les revenus par travailleur sont faibles pour les fruits et le vin de table. La dispersion des exploitations AB et le faible volume de production accroissent les coûts de commercialisation des produits.
On la confond souvent avec l'agriculture biologique. C'est une pratique qui vise à améliorer en termes d'efficience notre utilisation des ressources naturelles en essayant d'imiter les complémentarités qui existent dans la nature. C'est compatible avec un peu de pesticides ou d'engrais chimiques. Contrairement à l'AB elle n'est pas labellisée. C'est une science hybride qui vise à produire mieux et plus, avec moins. L'agro écologie est particulièrement bénéfique pour les petits producteurs des pays du Sud qui veulent produire à faible coût. On apprend comment la culture simultanée de plusieurs plantes peut résoudre les problèmes d'herbes nuisibles et de ravageurs. Comment le maïs peut servir de tuteur à des haricots. Comment on enrichit le sol en azote en enfouissant des branchages au pied des plans cultivés. Comment on peut semer sans labourer. Comment les canards labourent un champ de riz avant le repiquage.
Un monde où l'homme comprend la nature, où il est capable de recréer cette harmonie massacrée par les tracteurs, les hélicoptères d'épandage et les moissonneuses-batteuses monstrueuses. La magie de l'équilibre écologique. Mais est-ce généralisable ?
Des agriculteurs exploitant des fermes de quelques hectares utilisant des méthodes à la fois très ingénieuses sur le plan agronomique et très rudimentaires, voire archaïques. Tout se fait à la main, ou presque. On voit des boufs de labour. Une ferme nourrit quelques dizaines de familles. Le paysan japonais a beau calculer qu'il existe assez de surface cultivable dans son pays pour nourrir la population nippone, quelque chose ne va pas. Même si les rendements de l'agro écologie peuvent rivaliser avec ceux de l'agriculture intensive.
Ce qui ne va pas, c'est que le problème n'est pas de convertir les paysans actuels à l'agro écologie. Le problème, c'est de multiplier leur nombre par cent ou mille pour recréer des fermes de quelques hectares dont les champs ressemblent à de grands jardins. Combien d'agriculteurs bios faut-il en France. Avec quelle taille d'exploitation pour éviter le recours aux machines polluantes ? Connait-on les solutions agro écologiques adaptées aux écosystèmes français ? Et la question du rendement. Concrètement, comment la France, par exemple, peut-elle se convertir à l'agro écologie ?
Il n'y a rien de traditionnel dans l'agro écologie. C'est une science de pointe, intensive en connaissances. Il faut beaucoup de services de vulgarisation agricole, des fermes-écoles, des échanges de savoirs entre paysans. C'est une science complexe, ce n'est pas l'agriculture de nos grands-parents. La recherche n'est pas assez développée pour deux raisons : elle n'est pas brevetable, dont pas très attrayante pour les chercheurs. Et puis la seconde raison est culturelle : on ne voit la modernisation de l'agriculture que sous l'angle d'une industrialisation toujours plus poussée. Or l'agro écologie est cyclique : on produit ses propres intrants, on recycle ses déchets. Nous pouvons faire de notre surface cultivable une utilisation bien meilleure. Les fermes les plus petites sont les plus productives à l'hectare, même si elles sont plus intensives en main-d'ouvre. Le développement à l'échelle du monde de l'agriculture agro-industrielle ce n'est pas l'avenir, non seulement parce qu'elle accentue l'exode rural, mais aussi parce que ce ne sont pas des manières efficientes de cultiver dans l'utilisation des ressources naturelles.
- Le monde selon Monsanto et les moissons du futur de Marie Monique Robin
- Agriculture mondiale : un désastre annoncé de André Neveu
- Cessons de tuer la terre pour nourrir l'homme de Jean Marie Pelt
- Le tout bio est-il possible, ouvrage collectif, coordinateur Bernard Le Buanec
C'est le pollinisateur agricole le plus important de notre planète, mais elle n'a pas toujours existé. Un tiers de notre nourriture dépend de son travail de pollinisation. Depuis plusieurs années, des millions d'abeilles disparaissent. Scientifiques et apiculteurs sont en première ligne pour inciter gouvernements et institutions à consacrer des ressources importantes a la recherche des causes de la vulnérabilité de l'insecte mellifère.
Elle a déjà connu bien des bouleversements, y compris climatiques, elle s'est adaptée. Mais c'est la première fois dans son histoire, que les activités humaines empiètent autant et surtout aussi vite, sur le système naturel. Notre planète s'adaptera, mais nous qui sommes de passage ???
Pour la première fois, la civilisation humaine risque de s'effondrer.
Les syndicats de salariés en France
La révolution industrielle commence vraiment au milieu du XIXème siècle, mais c'est dès le 17 juin 1791 que La loi Le Chapelier interdit aux citoyens de certaines professions de s'assembler pour leurs prétendus intérêts communs.
Des organisations d'ouvriers apparaissent, pour contourner cette loi. Il s'agit de sociétés de prévoyance, mutualistes. Elles perçoivent des cotisations de leurs adhérents dans le but de leur venir en aide en cas de maladie, accident ou chômage. Certaine constituent des caisses de grève. La genèse des syndicats et de la sécurité sociale réside dans ces organisations ouvrières et donc dans la notion de solidarité. Mais ces organisations ne sont le fait que d'une minorité d'ouvriers. Les premières luttes ouvrières se soldent souvent par des échecs, la plus connu étant celle des canuts de Lyon en novembre 1831. Il faudra attendre 1864 pour que la grève cesse d'être un délit et 1884 pour que l'organisation syndicale soit reconnu par la loi.
Le nombre des salariés passe de 1 300 000 en 1851 à cinq millions en 1870, près de huit millions en 1911, et plus de 24 millions en 2008, soit 91 % des actifs.
En septembre 1864, c'est la création de l'Association Internationale des travailleurs qui sous l'impulsion de Karl Marx adopte le célèbre mot d'ordre : Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! Une section française de cette première Internationale se constitue. En 1876 elle disparait. En 1871 la Commune de Paris essaya de fonder un Etat ouvrier. C'est aussi l'époque des expéditions coloniales.
Le 1er décembre 1869, se constitue la Chambre fédérale des Sociétés ouvrières de Paris, des fédérations analogues se constituent dans les villes en province et se groupent, en 1892, au sein de la fédération des Bourses du Travail de France. Parallèlement à ces organisations locales et interprofessionnelles, les ouvriers s'organisent dans la fédération des Syndicats qui groupe les salariés par métiers. Jules Guesde est à l'origine de la première organisation sur le plan national et interprofessionnel, la Fédération nationale des syndicats et groupes corporatifs de France et des colonies, créée en 1886 et dissoute en 1898.
La manifestation internationale du 1er mai remonte à 1889. C'est le congrès ouvrier socialiste international réuni à Paris et auquel participait la Fédération nationale des Syndicats, qui décida d'inviter les travailleurs de tous les pays à organiser chaque année une journée revendicative internationale. Attendu qu'une semblable manifestation a été décidée pour le 1er mai 1890 par l'American Federation of Labor dans son congrès de décembre 1888 à Saint-Louis, cette date est adoptée pour la manifestation internationale.
La CGT, Confédération Générale du Travail :
C'est donc après de nombreuses étapes que la CGT est créée lors d'un congrès qui s'ouvre à Limoges le 23 septembre 1895. Il réunit 28 fédérations d'industrie ou de métiers, 18 Bourses du Travail et 126 syndicats non fédérés. Ce congrès définit le capitalisme par l'exploitation de l'homme par l'homme, d'où la nécessaire lutte des classes.
La CFTC, Confédération Française des Travailleurs Chrétiens :
Le syndicalisme chrétien commence le 13 septembre 1887, avec la création du Syndicat des employés du commerce et de l'industrie. Les dirigeants de ce groupement seront à l'initiative de la fondation de la CFTC, les 1er et 2 novembre 1919, regroupant 321 syndicats et se réclamant de l'encyclique Rerum Novarum. Son objectif est de contrer la toute-puissance de la CGT dans le milieu ouvrier. La CFTC est la première organisation nationale à proposer une autre voie syndicale que celle fondée sur les analyses marxistes ou anarcho-syndicalistes. Le fond idéologique du christianisme social lui donne en effet légitimité et autonomie.
Dans le même temps apparaissent les méthodes de travail visant à accroitre le rendement, le Taylorisme, qu'il ne faut pas résumer au chronométrage, et le Fordisme, avec le travail à la chaine.
Parallèlement l'organisation ouvrière par métiers est remplacée par des syndicats par industrie Depuis ses débuts le mouvement ouvrier est partagée entre les anarcho-syndicalistes, doctrine à l'origine du mouvement, et un syndicalisme qui se veut de masse et se dit révolutionnaire. Autre dualité entre ceux qui prônent l'appropriation collective des moyens de production et d'échange et donc, disent-ils, l'abolition des classes sociales et la fin de l'exploitation de l'homme par l'homme, et les réformistes dont l'objectif est l'amélioration sociale. Petit à petit l'anarcho-syndicalisme va décroitre. Lors de la guerre de 14/18 s'affrontent ceux qui comme Jouhaux déclarent : nous refusons d'aller aux frontières et préconisent la grève générale et ceux pour qui c'est l'Union sacrée. En Russie, en 1917 c'est la Révolution d'Octobre. Pour certains le rêve devient réalité, les moyens de production et d'échange sont désormais la propriété des travailleurs !!!! Au début des années 1920 les courants réformistes et révolutionnaires se disputent, les révolutionnaires, minoritaires et se disant victimes d'exclusions, constituent en juin 1922, la CGTU, U pour unitaire. Une scission analogue intervient au sein du parti socialiste avec la création, en 1920, au congrès de Tours, du parti communiste. C'est désunis que les travailleurs vivent la terrible crise de 1929 tandis que Hitler arrive au pouvoir en octobre 1933. Une grande manifestation unitaire a lieu en février 1934 contre la montée du fascisme. De nombreuses grèves se déroulent en 1935. Tout cela débouche sur le front populaire en 1936, et la réunification de la CGT actée par le congrès de Toulouse en mars 1936. Des dissensions réapparaissent dès 1937. Elles débouchent sur l'éviction des communistes en septembre 1939. Ils se rabibochent en avril 1943. Mais la centrale qui, en 1937 comptait 5 millions d'adhérents, n'en a plus que un après cette scission et 5,5 en 1946. Le 9 novembre 1940 la CGT est interdite ainsi que la CFTC. C'est l'époque des luttes clandestines contre l'occupation nazie et le régime de Vichy. Les deux organisations sont membre actif du Conseil national de la Résistance, et maintenue, à la Libération, comme syndicat représentatif, malgré l'hostilité de la CGT, qui va jusqu'au Conseil d'État en vue de faire interdire la CFTC.
La CFE-CGC, Confédération française de l'encadrement - Confédération générale des cadres :
Fondé, en tant que CGC le 15 octobre 1944, la CFE-CGC est un syndicat catégoriel de salariés, en premier lieu les cadres, mais aussi les techniciens, agents de maîtrise, forces de vente, ingénieurs tant dans le secteur privé que public.
FO, Force Ouvrière :
Force ouvrière est l'héritière de la branche réformiste de la CGT, syndicat qui a été, dès sa création en 1895, tiraillé entre une tendance réformiste et une tendance révolutionnaire puis communiste. Après la Seconde Guerre mondiale, c'est la tendance réformiste, non communiste, qui se trouve en minorité. Regroupés autour du journal clandestin Résistance ouvrière, créé en 1943, et autour de Léon Jouhaux, rentré de déportation le 8 mai 1945. Résistance ouvrière devient Force ouvrière, en 1947, nom complet : Confédération générale du travail-Force ouvrière (CGT-FO). Dans un premier temps, et pendant plus d'un an, l'objectif des FO consiste à obtenir ce qu'ils appellent le redressement interne de la CGT, il n'est pas question d'une scission. La doctrine FO est celle de l'indépendance syndicale, indépendance en particulier vis-à-vis du PCF, et du gouvernement, car le PCF a des ministres au gouvernement. Les syndicats contrôlés par le PCF sont fortement encouragés à soutenir la production nationale. C'est l'époque où Maurice Thorez dirigeant du PCF, déclare : la grève, c'est l'arme des trusts. En septembre 1945, lors du premier comité confédéral national (CCN) depuis la Libération, les ex-Unitaires obtiennent la majorité au bureau confédéral. Les FO y voient une prise de contrôle par l'appareil communiste. En août1946 une scission se produit dans la fédération des PTT. En septembre, prenant acte de l'échec de la tactique dite du redressement interne, les FO constituent les groupes d'Amis de Force ouvrière, amorce d'une organisation syndicale parallèle à la CGT. La scission se produit lors de la seconde conférence nationale des groupes FO, les 18 et 19 décembre 1947. Le 19 décembre, Léon Jouhaux et quatre secrétaires confédéraux quittent la CGT, avec 300 000 adhérents. Le congrès constitutif a lieu le 12 avril 1948. Parallèlement, FO devient une des chevilles ouvrières de la Confédération internationale des syndicats libres, CISL, fruit de la scission de la fédération syndicale mondiale qui venait d'être créée et qui était sous influence communiste. Dans les faits, FO rassemble, à l'époque, ceux qui s'opposent aux communistes. Les sympathisants socialistes y sont majoritaires mais elle accueille aussi des militants anarchistes, trotskystes et des gaullistes.
La FEN, Fédération de l'Education Nationale :
En 1947, lors de la scission de la CGT, les adhérents de la Fédération de l'Education Nationale, FEN, jusque-là affiliés à la CGT, refusent de choisir entre la CGT et FO et s'installent dans l'autonomie pour préserver leur unité, en reconnaissant l'expression de courants.
La CFDT, Confédération Française Démocratique du Travail :
En 1964, le groupe Reconstruction qui existe depuis 1945 au sein de la CFTC, devient majoritaire et décide la déconfessionnalisation, tout en restant en retrait du choix de la lutte des classes. C'est la création de la CFDT, et la minorité décide de maintenir une centrale chrétienne. Rapidement, la CFDT déclare placer son action dans le cadre de l'unité d'action avec la CGT et de la lutte des classes. Proche de l'idéologie socialiste et écologique, elle insiste sur une stricte indépendance des partis politiques. En 1968 elle milite pour l'autogestion.
La FSU, Fédération Syndicale Unitaire :
En 1992, se produit une scission dans la FEN qui aboutit à la création de la Fédération Syndicale Unitaire, FSU, autour des syndicats radiés de la FEN, de syndicats nationaux ayant la même orientation et de syndicats constitués dans le cadre de la FSU par des militants minoritaires de syndicats restés fidèles à la FEN.
L'UNSA, Union Nationale des Syndicats Autonomes :
En 1993, les autres adhérents FEN participent à la création de l'Union Nationale des Syndicats Autonomes, UNSA. Il s'agit d'une organisation interprofessionnelle, la FEN disparait en tant qu'organisation autonome.
Solidaires ou : SUD, Solidaires Unitaires Démocratiques :
a été créé le 10 décembre 1981. Cette organisation prend du poids lors des grèves de décembre 1995, lorsque des militants quittent la CFDT, qu'ils jugent trop peu revendicatives, et créent SUD Rail.
Un émiettement .... une mondialisation ....
Depuis la fin de la seconde guerre mondiale la CGT a globalement régressé tout en restant le syndicat le plus influent. Elle pâtit de l'arrivée de la CGC, de FO, de la FSU, de la CFDT, plus récemment des syndicats Solidaires et UNSA, un émiettement effarent, mais aussi de sa difficulté et son retard à se débarrasser de sa réputation de courroie de transmission du parti communiste, et surtout des difficultés à proposer du concret et de l'efficace face à l'évolution du capitalisme, financiarisation à outrance, spéculation hasardeuse, endettement très excessif de nombreux pays, taux de profit jamais assez élevés, désindustrialisation, chômage massif, précarisation, temps partiel subie, flexibilité, individualisme et concurrence entre salariés. La mondialisation a atomisé l'ouvrier d'antan, tandis que les nouvelles catégories de salariés sont plus difficiles à syndiquer. L'individualisme a détrôné la notion de solidarité qui a présidé à la fondation des syndicats. Faut-il un syndicalisme de lutte de classe dans le but de vaincre le capitalisme, dans ce cas par quel système le remplacer, et pourquoi les pays communistes, incapables de se réformer, se sont auto-désintégrés, laissant le capitalisme régner en maitre, ou un syndicalisme de cogestion. Comment agir dans les multinationales dont les capitaux changent de mains tous les jours à la bourse de New-York, Londres et ailleurs, où chaque établissement dans le monde est un pion mis en concurrence avec les autres, où les prix de cession à l'intérieur du groupe permettent de faire apparaitre les bénéfices dans les paradis fiscaux, et où les différences culturelles concernant le rôle de l'Etat et des entreprises sont énormes. Et qu'en est-il de la pollution due aux activités humaines, dire que c'est la recherche du profit capitaliste occulte nos responsabilités individuelles, et on fait quoi avant la fin du profit capitaliste, et la croissance que tous les syndicats et partis politique appellent de leurs veux alors qu'une croissance infinie est impossible sur une planète finie comme la nôtre.
Est-ce à dire qu'on n'y peut rien ? NON !!! Mais c'est difficile d'être syndicaliste aujourd'hui, et homme/femme politique aussi.
La CGT, a obtenu 34,00 % des voix aux élections prud'homales de décembre 2008. Ses effectifs ont connu des fluctuations énormes, plus de 5 millions en 1947, 2 377 000 en 1975 et 682 000 en 2010.
La CFDT revendique 863 000 adhérents, chiffre à peu près stable depuis sa création, et a réalisé un score de 21,81 % aux élections prud'homales de 2008.
FO a recueilli 15,81 % aux élections prud'homales de 2008. Jusqu'en 2011, FO ne communiquait pas le nombre de ses adhérents. Son secrétaire général a estimé ce nombre à 500 000 en 2012.
La CFTC revendique 142 000 adhérents et a réalisé un score de 8,94 % aux élections prud'homales de 2008.
La CFE-CGC revendique 177 000 adhérents et a réalisé un score de 8,20 % aux élections prud'homales de 2008.
L'UNSA revendique 360 000 adhérents et a obtenu 6,25 % aux élections prud'homales de 2008.
SUD a obtenu 3,82 % aux élections prud'homales de 2008, avec des effectifs de 90 000 adhérents.
L'anarcho-syndicalisme :
Mouvement fondateur de la CGT, il a été un des courants importants du syndicalisme jusqu'au milieu du XXe siècle.
Après la Seconde Guerre mondiale, de nombreux militants ouvriers anarchistes espagnols, réfugiés en France après la victoire des franquistes, participent à la création de la CNT, Confédération Nationale du Travail, en 1946, une confédération qui ne parviendra jamais à émerger ne dépassant pas quelques centaines d'adhérents.
L'anarcho-syndicalisme est l'un des modes d'expression de l'anarchisme, fondé sur les principes de l'autogestion, l'anti autoritarisme, le libre fédéralisme, la démocratie directe. Refusant le principe des partis, associations ou corporations, l'anarcho-syndicalisme considère que le syndicat permet aux classes opprimées de s'organiser et de lutter en fonction du libre choix des travailleurs au niveau local et non en fonction des directives issues d'un organisme central de direction. L'anarcho-syndicalisme s'oppose au syndicalisme réformiste ainsi qu'au syndicalisme politique d'obédience marxiste.
L'anarchisme est un mouvement philosophique et politique hostile à toute hiérarchie et autorité qui critique de manière radicale toutes les institutions, armée, police, capitalisme, famille, religion... et surtout l'Etat dont il prône la disparition et refuse tout dogmatisme. Cette critique s'applique à toutes les formes de domination qu'elles soient morales, sociales, religieuses, économiques ou politiques. La société que l'anarchisme souhaite mettre en place est basée sur des valeurs libertaires, sans domination, où les hommes émancipés et égaux coopèrent librement. Les libertés individuelles constituant la base de l'organisation sociale et des relations économiques et politiques.
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