La carte montre qu'il s'agit d'un réseau de routes, traversant les déserts, les steppes et les montagnes afin de relier la Chine, détentrice du secret de fabrication de la soie, à la Méditerranée orientale.
Trajet principal, d’Est en Ouest : Chine, Xi’an (province du Shaanxi), province du Xinjiang, Kirghizstan, Tadjikistan, Ouzbékistan, Turkménistan, Iran, Irak, Syrie, Turquie, Europe.
Comme la route est essentiellement terrestre, elle a fonctionné comme une vaste zone de rencontre. Cependant aucune des deux civilisations, l'occidentale comme l'orientale, ne savait exactement ce qu'il y avait à l'autre bout.
Découverte par les Romains en 64 de notre ère, la soie devient vite à Rome un produit de luxe, malgré le monopole millénaire de la Chine concernant sa fabrication. Ainsi, la coquetterie des riches matrones romaines va assurer le décollage économique de la Route de la Soie. Elle servait au commerce de marchandises à forte valeur par rapport au volume transporté, mais la Soie ne représentait qu'une petite proportion du commerce effectué. Les caravanes qui partaient vers l'Est emportaient de l'or, des pierres et des métaux précieux, souvent en monnaie, des textiles, de l'ivoire et du corail, alors que celles qui allaient en Occident étaient, outre la soie, chargées de fourrures, de céramique, de cannelle, de rhubarbe ainsi que d'armes en bronze.
La Route de la Soie a souvent constitué un axe privilégié de circulation des grandes religions. C'est en premier lieu le cas du boudhisme mahâyâna, grand véhicule, apparu en Inde où il ne parvint jamais à s'implanter, il connut en revanche un grand succès au Tibet, en Chine, en Corée et au Japon.
La plus longue route commerciale terrestre de l'Antiquité partait de Changan, l'actuelle Xian, capitale de la Chine des empereurs Han, pour arriver finalement à Antioche en Turquie, ou à Tyr dans l'actuel Liban en passant notamment par le Turkestan chinois et le nord de la Perse. Les convois de caravanes empruntaient le corridor du Gansu puis contournaient par le nord ou le sud le désert du Taklamakan, l'un des plus arides du monde. Ces deux branches principales étaient jalonnées de villes et caravansérails. Mais toutes ces pistes reliaient entre elles des oasis situées à la périphérie du désert et au pied des hautes montagnes. Esuite les caravanes rejoignaient la Perse ou l'Inde à travers les hautes montagnes de l'Asie centrale comme le Pamir, puis la Sogdiane avec Samarcande, Boukhara, enfin c'était la Bactriane ou le Cachemire. Du Moyen Orient à l'Europe, la route prenait la mer, à travers la Méditerranée.
Rares étaient ceux qui effectuaient le voyage en entier. Marco Polo, son père et son oncle furent de ceux-ci. A chaque oasis ou place forte, les cargaisons apportées par les caravanes s'échangeaient entre marchands.
Cette route est-ouest de plus de 10 000 km assura des échanges commerciaux entre la Chine et l'Occident dès l'époque des empires romain et Han. Elle connaitra son apogée à l’époque de l’empire byzantin et restera en usage jusqu'à la fin du Moyen Age. Les itinéraires maritimes se développent à partir du II ème siècle après JC et seront dominés par les Arabes jusqu'au 9 ème siècle. Elle était très mal fréquenté et très peu sûre à cause des pillards.
Sous les Tang au VII ème siècle et les Song au Xème siècle, l'Empire accueille également des commerçants venus par la mer, Arabes, Turcs et Perses, ils sont musulmans, mais aussi juifs et chrétiens.
La route de soie partait de Changan, capitale des empereurs Han, l'actuelle Xian en Chine. |
La route de soie passait par l'Ouzbékistan. Ci dessous Khiva, Boukara, Samarcande. |
Khiva. |
Boukara. |
Samarcande. |
Samarcande. |
La route de soie passait par l'Iran. Ci dessous Persépolis, Chiraz, Ispahan. |
Persépolis. |
Le mausolée de Hafez à Chiraz. |
le palais Ali Qapou à Ispahan. |
La route de soie passait par la Syrie. Ci dessous Palmyre, Alep, Damas. |
Palmyre, cité de la reine Zénobie. |
Vestiges romains à Damas. |
Alep, l'entrée de la citadelle. |
La route de soie passait par l'Egypte ou par Istanbul. Ci dessous Alexendrie, Le Caire, Istanbul. |
La citadelle de Qaybay construite à la place du phare d'Alexandrie. |
Mosquée Mohamed Ali à l'intérieur de la citadelle du Caire. |
La mosquée Sultanahmet d'Istanbul |
Depuis des temps immémoriaux, les résines de myrrhe et d'oliban sont utilisées pour le culte ou l'usage quotidien dans toute la partie orientale de la Méditerranée. Issues des régions de production situées dans le sud de la péninsule arabique, actuel Yémen et Oman, et dans la pointe est-africaine, actuelle Somalie, ces résines précieuses et prisées ont été, dès le premier millénaire avant notre ère, l'objet d'un commerce florissant et dynamique. Gros consommateurs de myrrhe, élément essentiel pour embaumer les morts, les Egyptiens ont été à l'origine du commerce de l'encens. Dès lors, et pendant plus de 10 siècles, cette route mythique de l'encens a approvisionné en résines précieuses le monde oriental et le monde classique. Toute une économie florissante s'est mise en place le long de cette route terrestre de l'encens assurant le développement de nombreuses cités et oasis situées dans la partie occidentale de la péninsule arabique.
Les précieuses marchandises étaient acheminées depuis le Yémen à l’est, avant de prendre la route de la Mecque puis de Médine eu Arabie Saoudite et de continuer leur périple vers le nord avant de traverser le Wadi Rum pour arriver à Petra, dernière étape avant le port de Gaza. Les Nabatéens devinrent très riches parce qu'ils servaient d'intermédiaires et contrôlaient les secrets de cette route difficile. De Gaza les navires chargés de ces précieuses senteurs, desservaient les pays méditerranéens, l'Europe...Ainsi, les belles romaines pouvaient se parfumer à l’encens et la myrrhe, goûter aux arômes des épices de l’orient, et parmi les denrées les plus recherchées, il y avait le sel qui servait pour la cuisine, bien sûr, mais qui était principalement utilisé pour conserver les aliments. Le trajet de 2400 kilomètres durait près de six mois. Les caravanes étaient constituées de milliers de personnes qui se déplaçaient à un rythme d’escargot, elles faisaient de nombreuses étapes où elles s’arrêtaient pour se reposer, soigner les bêtes, reprendre des forces pour affronter l’étape suivante. Les résines mystiques passaient de contrées inconnues sur lesquelles couraient mille légendes et histoires fabuleuses. Jusqu'au début de l'ère chrétienne, la route terrestre de l'encens fut essentielle et prospère. Son déclin s'amorça sous la pression des tribus arabes qui vinrent déstabiliser les cités-états sudarabiques et entravèrent, par d'incessantes attaques le trafic des caravanes. De plus, le développement des voies maritimes au temps des Grecs et des Romains et la mise en évidence de l'existence des vents de moussons au 1er siècle av JC ont permis d'emmener les navires jusqu'en Inde. Dès lors, la route de l'encens allait faire place à la route des aromates et devenir un axe mineur en comparaison de la route des Indes. L'encens d'Arabie et d'Afrique, concurrencé par les encens venus d'orient, continua pourtant de brûler en grande quantité dans le monde romain.
Aujourd'hui encore, au Yémen et en Somalie, on extrait toujours la précieuse résine d'oliban selon les méthodes ancestrales même si la majeure partie de la production est réservée au marché intérieur.
La route de l'encens partait du sud de la péninsule arabique. |
Arbre à encens dans le sud d'Oman |
Mascate la capitale du sultanat d'Oman |
La route de l'encens passait par la Jordanie. Ci dessous Pétra et le Wadi-Rhum. |
Pétra en Jordanie. | Pétra en Jordanie. | Le Wadi Rum en Jordanie |
La route de l'encens passait par le Néguev. Ci dessous . |
Shivta. | Le Néguev en Israël. | Mamshit. |
La route de l'encens passait aussi par l'Egypte. Ci dessous. |
Le Sphinx et les pyramides de Gizeh. | Le temple de Louxor. | Abu Simbel, le temple de Néfertari. |
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