Le Tadjikistan est un pays montagneux d'Asie centrale limitrophe de l'Afghanistan et du Pakistan au sud, qui fut colonisé par la Russie à partir de la deuxième moitié du XIXe siècle. La révolution de 1917 y déclencha une féroce guerre civile de résistance aux Bolcheviks qui persista jusque dans les années 1920 et se termina avec la création d’une république socialiste soviétique. Le pays est indépendant depuis 1991. La guerre civile qui s'ensuivit dura jusqu'en 1997. Il est exposé au trafic de drogue depuis l'Afghanistan. Près de 1 800 tonnes d'héroïne et d'opium y transitent chaque année. Pour franchir la frontière à travers les montagnes culminant parfois à plus de 7 000 mètres, il faut passer par des cols tous situés entre 2 500 et 4 500 mètres, dans un environnement sauvage, désert, quasiment impossible à surveiller, infranchissable sauf pour les camions transporteurs de drogue. La lutte anti-drogue, soutenue par l'ONU, reste dérisoire.
Centrée sur le Tadjikistan, Le Pamir, autrefois traversée par la Route de la soie, est une chaîne de hautes montagnes faisant partie de l'Himalaya. Son point culminant est le Pic Ismail Samani, à 7495m. Plus de la moitié du pays a une altitude supérieure à 3000m.
Le Tadjikistan était et reste l'État le plus pauvre de l'ex-URSS. L'abondance d'énergie hydroélectrique a permis le développement d'une industrie de l'aluminium, la production de coton, à la source de problèmes écologiques graves, étant l'autre source de revenus majeure du pays. En 2006, la population est de 7.3 millions de personnes, l’espérance de vie de 65 ans et le taux de fécondité de 4 enfants/femme. Environ 95% de la population est musulmane, 90% de sunnites et 5% d'ismaéliens. Le reste est composé principalement des minorités bahaïes et chrétiennes. La langue officielle est le tadjik, de la famille des langues indo-européennes, du groupe des langues persanes.
Ces quelques images montrent les montagnes tadjikes du Petit Pamir, abruptes, belles et assez ordinaires. Il y a beaucoup
d'eau, lacs et rivières impétueuses. Près de quelques étang s'installe pour l'été, sous une tente berbère, une mini
épicerie buvette. Chaque soir nous bivouaquons au bord d'un lac. L'eau des lacs sert à beaucoup de
choses, un peu trop peut-être.
Les animaux la boivent, le cuisinier s'en sert pour préparer les repas, on y fait la vaisselle, un brin de toilette etc.
La montagne semble prendre plaisirs à se refléter dedans, surtout le matin au lever du soleil, où la luminosité se pare de
couleurs énigmatiques et sublimes. Je me lève toujours de bonne heure en bivouac, car j'aime regarder la nature se
réveiller, et les gens aussi. Il y a mille et une façons de sortir de sa tente, un jour peut-être, je vous raconterai
cela.
Le barrage controversé de Rogun
La décision de construire Rogun date de l'époque soviétique. Commencés en 1976, les travaux ont été interrompus par la chute de l'URSS, ainsi que la guerre civile au Tadjikistan, dans les années 1990. Depuis le début des années 2000, le président Rahmon en a fait le projet phare pour l'économie et la nation tadjikes.
Les autorités tadjikes ont annoncé le 1er juillet 2017 que le président Emomali Rahmon avait signé un accord-cadre avec l'italien Salini Impregilo, afin de poursuivre la construction du barrage hydroélectrique de Rogun. La compagnie italienne qui a construit plus de 250 barrages à travers le monde emporte ainsi un accord d'une valeur finale de 3,9 milliards de dollars.
Salini Impregilo a annoncé avoir signé un contrat de 1,95 milliard de dollars pour la première tranche de travaux correspondant à l'érection des 335 mètres de ce qui sera le plus haut barrage au monde. Cet accord permettrait à un pays qui doit couper l'électricité à sa population l'hiver par manque d'eau dans les réservoirs de ses barrages, d'exporter son électricité aux pays voisins, l'Afghanistan, le Pakistan, voir l'Inde.
L'épineuse question du financement de Rogun :
Aucun des communiqués tadjik ou italien ne mentionnait le mode de financement de ce projet pharaonique pour le pays le plus pauvre de l'ex-URSS. Etant donné le contexte politique local et géopolitique régional entourant ce barrage, les banques multinationales ainsi que les institutions financières internationales (Banque Mondiale, Banque Asiatique de Développement, etc) sont réticentes à s'engager.
Difficultés économiques et géopolitiques :
La Banque Mondiale a financé l'évaluation de faisabilité de Rogun, rendant un avis positif en 2014, soulignant cependant les difficultés autour d'un projet aussi grand. Depuis que les travaux ont recommencé près d'un milliard de dollars aurait été déboursé principalement depuis les caisses de l'Etat tadjik et la souscription nationale. Mais les travaux n'avancent que très peu, alors qu'originellement les deux premières turbines devaient tourner dès 2012.
Le Tadjikistan persiste malgré les menaces ouzbèkes et le changement de ligne kirghiz sur les grands barrages.
Rogun serait le plus haut barrage au monde situé dans le Pamir, une région à forte activité sismique comme l'ont montré les récents séismes atteignant des magnitudes de plus de 6 sur l'échelle de Richter. Le Tadjikistan persiste à continuer un projet d'une taille déconcertante quitte à se brouiller avec son voisin ouzbek.
Ce site sans prétention est purement amateur et personnel, il n'a et n'aura jamais aucun partenaire commercial.
Son contenu est sous copyright. Si vous me le demandez, pour un usage non commercial à indiquer,
je peux vous offrir le contenu qui vous intéresse
à condition de mentionner le nom de l'auteur et l'adresse internet.